Le geai des chênes est un grand et bel oiseau, reconnaissable à son plumage coloré, rayé de noir et blanc sur la tête, dont les plumes peuvent se dresser (huppe érectile). Son bec est prolongé par une bande noire sous l'oeil qui lui donne l'impression de porter des moustaches noires.
Son corps est brun rosé sur le dessus et brun plus clair sur le dessous, sa queue est noire, son croupion et son bas-ventre blancs, ses rémiges primaires des ailes sont bleu vif et noir.
Le plumage des jeunes n'est complet qu'au bout d'une vingtaine de jours, et se révèle plus terne que celui des adultes. Ils ne possèdent que quelques stries blanches et noires au sommet de la tête, alors que les adultes en possèdent une dizaine, et la marque noire qui prolonge le bec est moins marquée que chez les adultes.
L'oiseau qui plante des arbres | Zoom Nature
Dans sa nouvelle publiée en 1953, " l'homme qui plantait des arbres ", Jean Giono raconte l'histoire d'un berger qui récolte des glands et les trie soigneusement ; chaque jour, tout en surveillan...
Sédentaire et plutôt solitaire, il ne vit en petits groupes qu'au moment de la reproduction, vers la fin mars ou au début du mois d’avril. Son chant se fait alors plus mélodieux afin de séduire sa partenaire.
C'est dans les arbres qu'il est le plus à l'aise. Il s'y tient presque toujours à couvert et ne s'en éloigne guère. Il est d'un naturel méfiant et farouche.
On l'entend plus qu'on ne le voit, sauf en vol dégingandé entre deux bosquets, au-dessus d'une clairière ou le long d'une lisière de forêt.
La sentinelle de la forêt
Le geai des chênes est surnommé la sentinelle de la forêt.
Au moindre danger potentiel, il alerte tous les habitants en poussant un cri strident assez désagréable à entendre, à la fois rauque et perçant, variant selon la cause de l'alerte.
Possédant par ailleurs un large registre vocal, il est notamment capable d'imiter habilement cris et chants d'autres oiseaux, comme la buse par exemple.
Les glands constituent environ la moitié de la nourriture du geai des chênes, il en mange tout au long de l'année, avec une consommation maximale à l'automne, période de stockage. Il croque aussi des insectes, des vers, des fruits et même des oeufs ou des oisillons qu'il va chercher dans les nids des petits passereaux.
En hiver, il peut visiter les jardins à la recherche d'un complément de nourriture ; si une mangeoire est installée, il viendra de préférence manger le matin, faisant fuir les autres oiseaux.
5 000 glands pour l’hiver !
Pas question pour lui d'avaler n'importe quel gland ! Cognant dessus avec le bec, il ne retient que celui non parasité, ou dont l'enveloppe parfaite résistera le mieux aux attaques fongiques. Il les choisit en priorité de couleur marron – et non vert – c'est-à-dire matures.
Transportés dans son jabot – dont la contenance est de trois à quatre glands – il les cache là où il niche. Le nombre transporté augmente avec la distance parcourue, améliorant ainsi l'efficacité de la dispersion. Durant l'automne, il constitue des réserves qu'il dissimule sous des racines, des mousses, à l'intérieur de souches d'arbres, ou même sous un tapis de feuilles mortes en prévision de l’hiver.
Un geai peut stocker jusqu’à cinq mille glands !
Pour les retrouver, il possède l’aptitude de mémoriser des points de repères qu'il observe scrupuleusement. Pour recouvrer une cache, il se pose à côté de celle-ci en se repérant sur le paysage environnant, puis la localise précisément à l'aide de repères verticaux ; alors il l'atteint en quelques sauts. Il fouille le sol avec son bec et retrouve les glands souvent dès la première tentative. Le faible taux d'insuccès semble dû à la disparition de la nourriture, du fait de la prédation par d'autres geais ou par des rongeurs par exemple. Le système de localisation fonctionne même si le sol est couvert de neige.
Prévoyant mais étourdi, il oublie aussi des glands dans ces sites privilégiés pour la germination, et de consommateur, il devient alors… pépiniériste !
Cette relation geai-chêne remarquable est à avantages partagés : le chêne nourrit et héberge le geai, tandis que ce dernier assure la régénération de l’arbre.
INSTANTANÉS
Quelques Bécasseaux sanderling
Ce joli petit limicole court sur pattes se distingue par une silhouette dodue et un plumage d’ensemble singulièrement pâle, spécialement l’hiver, surtout sur le ventre.
Il se nourrit de façon particulière, en trottinant. Il tire profit des plages de sable où on le voit courir à l’endroit où les vagues viennent mourir. Très actif, il court inlassablement en quête de nourriture, évitant les vagues avec une agilité et une rapidité surprenantes.
Sa vivacité est telle qu'il est difficile d’analyser les mouvements de ses pattes.
Le bécasseau sanderling niche dans la toundra arctique, en Alaska, dans le nord canadien, sur les côtes nord et nord-est du Groenland et en Sibérie.
La France accueille des oiseaux originaires du Groenland et de Sibérie qui séjournent principalement sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique, du Nord - Pas-de-Calais à la Gironde.
La Bretagne, principale région d'hivernage, abrite en moyenne 50 à 70% des effectifs.
Le Hibou moyen-duc
(Asio otus - Long-eared Owl)
Mesurant environ 35 cm de long et moyennant un poids de 250 g pour le mâle et de 300 g pour la femelle, avec une envergure de 86 à 98 cm, il est légèrement plus petit et plus mince que la Chouette hulotte.
Sa tête est couronnée de deux grandes aigrettes souvent dressées : on dit qu'il « fronce les sourcils ».
Lorsque le hibou est serein, elles sont aplaties. Ses yeux jaune-orangé sont au centre d'un disque facial arrondi très net brun-fauve, bordé de noir et de gris. Les sourcils sont blancs. Le bec est noir. Les pattes et les doigts sont emplumés.
Il chasse principalement la nuit dans les champs et les marais ouverts. Il capture sa proie en utilisant son excellente vue et son ouïe. Après avoir saisi sa prise, il la tue en tapant l'arrière de la tête, et ensuite, il l'avale entière.
Le Butor étoilé
Son nom scientifique est botaurus stellaris. Le terme latin botaurus (butio = crier, taurus= taureau) fait référence à son cri comparable au meuglement d’un boeuf ou d’un taureau d’où son surnom de boeuf des marais. L’autre partie, stellaris signifie étoile et se rapporte aux tâches et rayures noires de son plumage brun doré qui se confond avec les tiges mordorées des roseaux.
Et c’est vrai qu’il est bien difficile à repérer ce butor étoilé, vivant caché au milieu des roseaux du marais, marchant lentement et discrètement, près de la rive de la roselière, la tête légèrement enfoncée dans les épaules, à l’affût d’un poisson à attraper.
Dès qu’il se sent menacé, plutôt que de s'enfuir en s'envolant, il préfère se réfugier dans la roselière où il adopte une position immobile étonnamment mimétique avec son environnement, pointant le bec vers le ciel, le cou tendu au maximum, se fondant ainsi entre les roseaux. Il est capable de tenir cette position durant des heures, et même d’osciller au rythme du vent qui agite les roseaux !
Le butor pêche à l’affût dans des eaux peu profondes, marchant lentement et s'arrêtant souvent. Il peut alors rester immobile de longs moments, surveillant et cherchant sa nourriture – poissons principalement, ou batraciens. Puis il avance, la tête légèrement enfoncée dans les épaules, adoptant un léger mouvement latéral afin de mieux viser sa proie.
Ses mouvements sont très lents, son cou tendu.
Soudain, il passe à l’attaque ! Il transperce sa prise d’un coup avec le bec, puis la secoue, avant de l’avaler la tête la première.
C’est un solitaire, qui ne semble se préoccuper de ses semblables qu’au moment de la période des amours. Le mâle émet alors un chant très grave, entre février et juillet, période de reproduction, pour signaler sa présence aux femelles et délimiter son territoire vis-à-vis des autres mâles.
Ah, ce fameux son de corne de brume !
UNE ESPÈCE MENACÉE
En Europe de l’ouest, où les populations sont marginales, l’effectif est souvent réduit à quelques centaines ou dizaines de couples du fait de la régression des habitats propices à l’espèce.
En France, le statut de conservation est considéré comme vulnérable : la population nicheuse a chuté de 35 à 45 % en trente ans. Estimée à 500 mâles chanteurs au début des années 1970, la population française n’en compterait plus que 300 actuellement. Le butor étoilé est une espèce protégée dans notre pays, selon la loi du 10 juillet 1976, et fait donc partie des espèces faisant l’objet de mesures spéciales de conservation, en particulier en ce qui concerne leur habitat.
Un rouge-gorge
… tout simplement
C’est sans doute le passereau le plus populaire. Avec l'hirondelle et la mésange, il profite du statut d'oiseau familier.
Légèrement plus petit qu'un moineau, il est rondelet et haut sur pattes ; ses grands yeux noirs sont également caractéristiques.
Il chante à peu près toute l’année – en se plaçant bien en vue au sommet d’un arbre, lors de journées ensoleillées – une mélodie extrêmement fine et aigüe,agréable à écouter.
C'est d’ailleurs en chantant et en exposant sa large poitrine orange que le mâle marque les limites de son territoire.
Car il ne faut pas se fier à sa douce mélodie et son air attendrissant, le rouge-gorge sait être teigneux quand il le faut, notamment lorsqu’il s’agit d’éloigner un visiteur indésirable de son territoire !
GRANDE TOILETTE VESPÉRALE
Faucon crécerelle (Falco tinnunculus)
Le faucon crécerelle est ce petit rapace élancé, de couleur brun-roux.
Il est doté d’ailes fines et pointues ainsi que d’une longue queue.
Dans les zones cultivées, il se nourrit surtout de petits rongeurs comme les campagnols. Il chasse également des petites taupes, des musaraignes, des reptiles, et des amphibiens.
Sa technique de chasse est unique : en vol, la queue se déploie en éventail vers le bas pendant que les ailes battent rapidement contre le vent.
L’oiseau fait ainsi du surplace ce qui lui permet de repérer ses proies pendant plusieurs dizaines de secondes, avant de les pourchasser d’un rapide piqué.
Dans le langage populaire, on dit qu’il fait le « Vol du St-Esprit ».
Faucon crécerelle femelle ... bien à l’abri dans un fossé, car le vent glacial souffle fort dans les polders d’Uitkerke en Belgique !