Une fois n’est pas coutume, les photographes fréquentant régulièrement une certaine réserve naturelle située dans la vallée de la Lys, en Belgique, sont particulièrement gâtés cet hiver ! En effet, depuis quelques semaines, trois, voire quatre butors étoilés fréquentent assidûment le site. De surcroît, ils ne sont pas avares d’escapades hors de leur habitat naturel (une roselière) où il est très difficile de les observer – a fortiori de les photographier.
Parfois, il nous faut endurer plusieurs heures d’affût pour apercevoir durant quelques secondes seulement le Prince des marais… lorsque ce dernier consent à dépasser furtivement le bec et le cou de la phragmitaie où il hiverne !
Actuellement, les butors nous offrent un véritable festival. L’un d’entre eux plus particulièrement : beaucoup plus coopératif, et surtout plus habile pêcheur que ses congénères, il nous gratifie plusieurs fois par jour d’une singulière séance de pêche propre à cette espèce. Il s’approche même à quelques mètres de l’observatoire, à tel point que j’ai dû remiser mon 600 mm et utiliser un objectif de longueur focale beaucoup plus courte !
Il faut être chanceux pour apercevoir cet élégant héron au plumage extrêmement mimétique, soit en vol au ras des roseaux, soit à l'affût au bord d'un fossé traversant la roselière. Si ce dernier se rend compte d’une présence humaine, ou dès qu’il se sent en menacé, plutôt que de s'enfuir en s'envolant, il préfère courir se réfugier dans la roselière ou il adopte une position immobile étonnamment mimétique, pointant le bec vers le ciel, le cou tendu au maximum, se fondant ainsi entre les roseaux dont il peut même imiter même les ondulations sous les effets du vent, en se balançant.
Son nom scientifique est botaurus stellaris, le terme latin botaurus (butio = crier, taurus= taureau) fait référence à son cri, comparable au meuglement d’un boeuf ou d’un taureau d’où son surnom de « boeuf des marais ». L’autre partie de son nom scientifique stellaris signifie étoile et se rapporte aux tâches et rayures noires de son plumage brun doré semblable chez le mâle et la femelle et qui se confond avec les tiges mordorées des roseaux. Son chant – on dit qu’il butait – est très puissant ; il peut s’entendre jusqu’à cinq kilomètres. C'est entre mars et juin qu’il émet ce chant à la tonalité proche de celle d'une corne de brume, seul indice de sa présence au sein d'une roselière ou phragmitaie, il est principalement émis la nuit, du crépuscule au petit matin, mais parfois également e
… « MON TRUC EN PLUMES » ... Lorsque le Butor se prend pour Zizi Jeanmaire, et que la roselière devient une scène de music- hall ! C’est rarement le cas car cet oiseau est plutôt du genre discret, son plumage absolument mimétique lui assure un camouflage hors du commun.
LE BOEUF DES MARAIS
Il utilise ses longs doigts pour marcher sur la végétation flottante et pour grimper sur des touffes de roseaux. Quand il se nourrit, il longe lentement les bords de roselière, pouvant ainsi capturer poissons, insectes et amphibiens. Dès qu’il sent un danger, il va tendre le cou et le bec vers le ciel, pour adopter une position verticale et longiligne. Cela lui permet de se fondre parmi les roseaux et de disparaître de ce fait, dans son environnement.
Le butor étoilé est un héron trapu qui mesure entre 70 et 80 cm, d’une envergure de 1 à 1,30 mètre, pour un poids de 960 g à 1,94 kg chez le mâle, de 785 g à 1,15 kg chez la femelle.
Sa tête est surmontée d’une calotte noire, et son bec, long et pointu, en forme de poignard, est vert jaunâtre, encadré de deux moustaches noires. Les yeux sont jaunes ou rouge orangé.
Le plumage brun doré, tacheté et rayé de noir, est semblable chez le mâle et la femelle, et lui vaut le qualificatif d’étoilé. Les mâles, légèrement plus grands que les femelles, se distinguent par la teinte bleutée que prend le bec à sa base pendant la saison de reproduction.
La teinte générale des juvéniles est semblable à celle des adultes, mais généralement plus pâle dessous, et la moustache demeure pratiquement invisible.
Son nom scientifique est botaurus stellaris. Le terme latin botaurus (butio = crier, taurus = taureau) fait référence à son cri, comparable au meuglement d’un boeuf ou d’un taureau, d’où son surnom de boeuf des marais. L’autre partie de son nom scientifique, stellaris, signifie étoile, et se rapporte aux tâches et rayures noires de son plumage brun qui se confond avec la couleur des tiges des roseaux.
Le butor pêche à l’affut dans des eaux peu profondes, marchant lentement et s'arrêtant souvent. Il peut alors rester immobile de longs moments, surveillant et cherchant sa nourriture – poissons principalement, ou batraciens. Puis il avance, la tête légèrement enfoncée dans les épaules, adoptant un léger mouvement latéral afin de mieux viser sa proie. Ses mouvements sont très lents, son cou tendu. Soudain, il passe à l’attaque ! Il transperce sa prise d’un coup avec le bec, puis la secoue, avant de l’avaler la tête la première.
IL PÊCHE À L’AFFUT
Dès qu’il se sent menacé, plutôt que de s'enfuir en s'envolant, il préfère se réfugier dans la roselière où il adopte une position immobile étonnamment mimétique avec son environnement, pointant le bec vers le ciel, le cou tendu au maximum, se fondant ainsi entre les roseaux. Il est capable de tenir cette position durant des heures, et même d’osciller au rythme du vent qui agite les roseaux !
Le butor pêche à l’affut dans des eaux peu profondes, marchant lentement et s'arrêtant souvent. Il peut alors rester immobile de longs moments, surveillant et cherchant sa nourriture – poissons principalement, ou batraciens. Puis il avance, la tête légèrement enfoncée dans les épaules, adoptant un léger mouvement latéral afin de mieux viser sa proie. Ses mouvements sont très lents, son cou tendu.
Soudain, il passe à l’attaque ! Il transperce sa prise d’un coup avec le bec, puis la secoue, avant de l’avaler la tête la première.
C’est un solitaire, qui ne semble se préoccuper de ses semblables qu’au moment de la période des amours. Le mâle émet alors un chant très grave, entre février et juillet, période de reproduction, pour signaler sa présence aux femelles et délimiter son territoire vis-à-vis des autres mâles.
Ah, ce fameux son de corne de brume !
UNE ESPÈCE MENACÉE
En Europe de l’ouest, où les populations sont marginales, l’effectif est souvent réduit à quelques centaines ou dizaines de couples du fait de la régression des habitats propices à l’espèce.
En France, le statut de conservation est considéré comme vulnérable : la population nicheuse a chuté de 35 à 45 % en trente ans. Estimée à 500 mâles chanteurs au début des années 1970, la population française n’en compterait plus que 300 actuellement.
Le butor étoilé est une espèce protégée dans notre pays, selon la loi du 10 juillet 1976, et fait donc partie des espèces faisant l’objet de mesures spéciales de conservation, en particulier en ce qui concerne leur habitat.
Par le passé, le butor a pourtant été ardemment chassé et consommé : un récit authentique nous apprend que, lors d’un dîner organisé à Saint-Omer en 1454 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, il fut servi aux invités plus de 400 butors étoilés !
Sacrilège !