Avec sa démarche sautillante, son corps effilé et sa queue extraordinaire toujours en mouvement, la bergeronnette des ruisseaux est l'un des oiseaux les plus élégants et les plus beaux.
Ce charmant passereau mérite bien son surnom de ballerine des rivières en raison de l'élégance de ses mouvements, de ses agiles petits pas, de ses dandinements imprévus, semblant orchestrés par un chorégraphe de génie !
Des ressemblances avec la bergeronnette printanière
Elle a le dessus gris acier et le dessous jaune brillant, surtout pendant la période de reproduction.
Au printemps, le mâle a la gorge noire et le pourtour des yeux rayé de blanc. La femelle a une gorge pâle. En hiver, la bergeronnette perd presque complètement les tons jaunes de son plumage, à l'exception du croupion. Elle reste néanmoins plus gracieuse que la bergeronnette grise, notamment à cause de sa longue queue.
On peut cependant aisément la confondre avec la bergeronnette printanière. Le mâle possède le même dessous jaune vif, de la poitrine jusqu'aux couvertures sous-caudales, mais il a une bavette noire peu apparente qui disparaît après la période de reproduction, un dos gris et une longue queue, nettement plus importante que celle de la bergeronnette printanière, avec des rectrices externes blanches.
Contrairement aux autres espèces qui possèdent des pattes noires, c'est la seule bergeronnette aux pattes rosées.
Comme toutes les bergeronnettes, elle hoche fortement la queue et a un vol onduleux.
Le cri de la bergeronnette des ruisseaux est un peu plus aigu que celui de la bergeronnette grise.
Dépendante de l’eau
Elle est très dépendante de l'eau, surtout une eau courante – elle fréquente les mêmes milieux que le cingle plongeur, dont elle occupe parfois un vieux nid – souvent à proximité des habitations et des ponts. Elle niche le long des torrents et des rivières de collines et de montagnes, tant en milieu boisé qu'en milieu ouvert.
Elle se nourrit principalement d'insectes aquatiques et de leurs larves, ainsi que de nombreux petits animaux aquatiques, parcourant des rochers ou des rives graveleuses, ou déambulant près des bassins, afin de capturer ses proies au sol et au bord de l'eau. Elle saute de caillou en caillou pour cueillir les larves et les insectes posés dessus. Elle volette aussi pour happer les captures en vol.
Elle ne dédaigne pas non plus les mollusques ou les petits crustacés d'eau douce !
En février mars, ce passereau réunit brindilles, mousses, feuilles mortes pour édifier son nid en forme de demi-sphère. Pour l’emplacement de ce dernier, il choisit des cavités dans les rochers ou sous des racines. A la fin mars, la femelle pond quatre à six oeufs que les parents couvent durant douze à quatorze jours. Ils se partagent également le soin de nourrir les petits au nid, pendant douze à treize jours encore. La plupart des couples élèvent une seconde nichée de juin à juillet.
La bergeronnette des ruisseaux bénéficie d'une protection totale sur l'ensemble du territoire.
Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les oeufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter.
Depuis 2001, les variations d’abondance peuvent être estimées : hélas, une tendance au déclin se confirme après plus de dix années de comptages.
La bergeronnette des ruisseaux est en déclin en France, comme dans le reste de l'Europe.
Le Grosbec casse-noyaux, une force de la nature
Le Grosbec casse-noyaux est le plus gros oiseau de la famille des fringillidés (pinsons, chardonnerets, tarins des aulnes, etc.). Il a une silhouette trapue, avec sa grosse tête et son bec démesuré, son cou et sa queue courts.
Le manteau est brun foncé et le croupion chamois clair. Le dessus des ailes présente une large bande blanche. Ses ailes sont noires, avec des pointes aux extrémités évasées irisées de bleu.
Ces éperons sont une particularité unique dans l’avifaune européenne. Sa tête est rousse, les contours de son bec, de ses yeux et sa gorge sont d’un noir profond. Sa poitrine est saumonée et sa queue rousse et noire, avec des bords extérieurs blancs.
Un bec pourvu d’une puissante musculature
Son bec particulièrement impressionnant est pourvu d’une puissante musculature pour le mettre en action : cet outil lui permet de briser les noyaux et les graines les plus coriaces. Il n’entre donc que très peu en concurrence pour l’alimentation avec d’autres granivores. Capable de pression de 30 à 47 kg au centimètre carré, il peut ainsi briser des noyaux de cerises ou même d'olives ! On estime qu’il arrive à imprimer une pression 1 000 fois supérieure à celle de son propre poids – pour un homme, cela donnerait une force de… 60 tonnes !
Pour briser un noyau de cerise, il faut une force de 27 à 40 kg. Sa force d’écrasement atteint 3 fois celle déployée par le verdier. Ceci explique d’une part son nom populaire mais aussi son étrange nom latin : Coccothraustes, formé avec le grec kokko pour noyau et thrauo pour « je brise en morceaux ».
Les vergers, les grands jardins, les forêts de feuillus ou mixtes, les bois sont les milieux de prédilection du Grosbec casse-noyaux. C’est à la fin du mois d’avril qu’il nidifie dans les vieux massifs de feuillus, solitairement ou bien parfois en colonies.
Le nid, en forme de coupe, est essentiellement l’oeuvre du mâle qui choisit son emplacement dans une fourche à bonne hauteur et réalise les fondations, alors que la femelle le peaufine de radicelles, de brindilles et de lichens. L'intérieur est tapissé de poils ou de crins. La femelle pond de deux à sept oeufs, qu’elle va couver durant environ neuf à quatorze jours. Les jeunes sont nourris de proies animales, invertébrés divers, larves d'insectes comme les chenilles, puis de graines et de bourgeons par les deux parents. Ils quitteront le nid quinze jours après l’éclosion.
Le Grosbec casse-noyaux est un oiseau difficile à observer. Cela tient déjà au milieu forestier qu'il fréquente et qui est fermé par définition. De plus, il a l'habitude de se percher haut dans les arbres. Oiseau plutôt farouche, qui se laisse difficilement approcher, c'est plutôt en dehors de la période de reproduction qu'on aura les meilleures opportunités de l'observer, en particulier l'hiver à la mangeoire si on a de la chance. En effet, il ne dédaigne pas les postes de nourrissage hivernal et les graines de tournesol qu'il y trouve.
L’ÉCUREUIL ROUX, LE PETIT LUTIN DES BOIS
Avec son magnifique pelage roux de couleur variable, qui va de roux flamboyant à presque noir, ses grands yeux vifs et malicieux, et surtout sa longue queue en panache et ses pinceaux de poils sur les oreilles, il est vraisemblablement l’un des hôtes les plus familiers de nos forêts et de nos bois.
L'écureuil possède des vibrisses. Sur la tête, elles forment quatre ensembles répartis au-dessus et au-dessous des yeux, sous le menton et sur le bout du museau. Les autres vibrisses sont implantées le long du corps de l'animal, en particulier sur les pieds, sur l'extérieur des bras, sous le corps et à la base de la queue. Ces longs poils jouent probablement un rôle essentiel dans l'équilibre général de l'écureuil lors de ses déplacements aériens.
L’acrobate des forêts
Il vit dans des arbres creux, ou même dans des terriers, mais le plus souvent dans un nid de branchages recouvert de feuilles mortes et installé en haut d'un arbre. Son intérieur est capitonné de mousse, de plumes, de laine, de lichen : il s'y couche bien au chaud sous sa queue, véritable édredon douillet. Il vit le jour et dort la nuit… ce qui est une hérésie dans la nature ! En effet, fouines, putois, chats sauvages, martres, tous grimpeurs émérites ne craignant pas l'obscurité, profitent de son sommeil pour s'offrir un bon repas. Bien sûr, il pourrait s'enfuir par l'issue de secours qu'il s'est aménagé, mais cet animal de lumière ne voit rien dans le noir et perd ainsi toute son agilité.
Il est toujours sur le qui-vive grâce à ses sens développés. Il a, en effet, une vue puissante et un large champ de vision. Il distingue sans doute les couleurs, tout du moins certaines d'entre elles. Il discerne particulièrement les formes verticales, aptitude essentielle pour ces animaux arboricoles qui doivent estimer avec précision les distances entre les arbres.
Pour manger une noisette ou une noix, l'écureuil la saisit avec ses deux mains et ses incisives supérieures, puis il mord dans la coque et la perce avec ses incisives inférieures, qui servent alors de levier pour fendre la coque en deux. On remarque seulement quelques traces de dents en un point précis.
Son corps puissamment musclé, ses griffes acérées, sa souplesse le transforment en acrobate des cimes qui n'hésite pas à s'élancer d'arbre en arbre. Sa queue lui sert de balancier ou de parachute, perfectionnant son adaptation à la vie arboricole.
L’écureuil n’hibernant pas, il doit constituer sa nourriture – graines, glands, noisettes, noix, mais aussi insectes – afin de se nourrir durant le long hiver. Certains animaux entassent toutes leurs réserves en un seul endroit. L'écureuil, lui, les répartit un peu partout. Selon les chercheurs, disséminer ses provisions permet de minimiser le risque d'une perte importante dans le cas où un concurrent viendrait à découvrir la cachette unique. Il ne resterait alors plus rien à l'infortuné écureuil ! Il peut accumuler jusqu'à 3 000 noisettes et être capable de se rappeler de l'emplacement de chaque cachette ! Ici notre petit lutin des bois a trouvé une cachette originale au sommet d’un tronc d’arbre mort !
L'écureuil n'hiberne pas. C'est même dès la fin du mois de janvier que les femelles entrent en rut. De longues poursuites amoureuses ont lieu dans les branches. La femelle, pourchassée par plusieurs mâles, fait mine de s'enfuir. Puis elle s'arrête brusquement sur une branche, et le premier arrivé sera l'élu ! Les petits naissent sourds, aveugles et nus. Il leur faudra 16 semaines pour quitter le nid.
Pendant la période d'abondance, il prend soin de constituer des réserves de nourriture qu'il dissimule ici ou là, sous des tas de feuilles, dans des vieilles souches ou des cavités. L'hiver venu, il ne se souviendra plus de ses caches ! C'est le hasard qui lui fera retrouver ses trésors. Son odorat et la fouille systématique des lieux qu'il fréquente, lui permettront de récupérer ce qu'il avait dissimulé.
Souvent debout sur ses pattes postérieures qui comptent cinq doigts, l'écureuil se sert de ses pattes antérieures un peu comme des bras au bout desquels quatre doigts et un micro-pouce lui permettent de prendre toutes les graines avec adresse.
Dans la nature et pour la biodiversité, l'écureuil est un petit auxiliaire intéressant car il contribue à la dissémination des graines de conifères, de noisetiers et autres arbres, ainsi que des pores des champignons, puisqu'il les enterre un peu partout... en les oubliant !
L'écureuil peut vivre jusqu'à 7-8 ans, mais il lui est difficile d’atteindre cet âge car nombreux sont ses prédateurs : la martre, les rapaces, les chiens essentiellement. Il peut également être empoisonné par les polluants concentrés dans les champignons. La destruction de son habitat naturel (forêts et bois) le fait également disparaître progressivement. Tout comme l'écureuil gris d'Amérique qui envahit l’Europe : le premier est reconnu comme une espèce invasive, le second est une espèce protégée.
INSTANTANÉS
Le prédateur des bois
Épervier d'Europe
(Accipiter nisus - Eurasian Sparrowhawk)
L’épervier d'Europe, même s’il est de petite taille, fait partie de la famille des oiseaux de proie.
Parfois surnommé émouchet, comme d’autres petits rapaces diurnes, il arbore un plumage aux coloris globalement gris ardoise.
Ce petit rapace possède des serres puissantes.
C’est un chasseur redoutable qui vit normalement dans les régions boisées mais qui fréquente de plus en plus nos villes et nos jardins où il peut trouver facilement sa nourriture préférée : les petits passereaux.
LA FEMELLE PLUS IMPOSANTE QUE LE MÂLE
Ses parties inférieures sont blanches, barrées de sortes de traits roux. La tête est reconnaissable par sa couleur gris-bleu, ses joues rousses, et surtout ses yeux jaune orangé. Son bec, de petite dimension pour un rapace, est bleuâtre et recourbé dans sa partie supérieure. La tête, petite et assez ronde, surmonte un cou plutôt court. Un sourcil clair ourle un oeil à l’iris jaune-orangé. Ses longues pattes et ses serres puissantes sont jaunes, ou tirent sur l’orange.
Typique des espèces forestières, sa queue longue et étroite lui permet de mieux aborder les fréquents changements de direction. Ses ailes enfin, aux extrémités arrondies, sont larges et courtes, taillées pour un vol rapide et précis.
La femelle peut, compte tenu de sa taille plus importante, s’attaquer à des proies plus imposantes comme les grives, les pigeons ou les faisans. Quand les passereaux se font plus rares l’hiver, il se nourrit aussi de petits mammifères, comme les souris ou les musaraignes.
UN REDOUTABLE CHASSEUR
Expert de l’attaque par surprise, il fait preuve d’une exceptionnelle persévérance.
Une fois la proie repérée, il se lance dessus, serres projetées en avant, et la saisit au vol, au sol ou même à l’intérieur d’un buisson. Mais s’il manque sa proie – et c’est souvent le cas – il reprend son envol et la poursuit sans relâche dans les moindres recoins, avec acharnement et concentration.
Une fois qu’une proie a été saisie, il l’emmène à couvert, sur l’un de ses postes destinés à la préparation de la prise et qui peut se situer sur un tronc d’arbre, un rocher, ou même à terre.
Là, il plume le fruit de sa capture. D’ailleurs, les endroits où l’oiseau procède à cette activité sont visibles aux plumes, pattes, becs et autres pelotes laissés sur place.
Ces images ont été prises en affût fixe
Cliquez sur le lien suivant :
SUR LE TOIT DE MON CHEZ MOI !
Chevêche d'Athéna (Athene noctua - Little Owl)
OH, LA BONNE PÊCHE !
Martin-pêcheur d'Europe
(femelle)
(Alcedo atthis - Common Kingfisher)
… SE FAIRE BELLE POUR MARTIN
Martin-pêcheur d'Europe (femelle)
(Alcedo atthis - Common Kingfisher)
DUELS À FLEURETS MOUCHETÉS
PHOQUES GRIS
(Halichoerus grypus)
Ce n’est pas encore la période du rut chez les phoques gris ; elle ne débutera que dans quelques semaines.
Cependant, on peut déjà assister en baie d’Authie à quelques joutes viriles, entrecoupées d’intimidations verbales entre jeunes – et moins jeunes – mâles qui se jaugent.
Ils testent ainsi leurs forces pour les combats à venir, car s’ils veulent séduire quelques belles, ils devront se mesurer aux gros dominants qui gardent farouchement leur harem.