Ces bécasseaux sanderling, photographiés ici sur la plage de Merlimont (Pas-de-Calais) sont assurément des migrateurs au long cours !
En effet, ces petits limicoles pesant moins de 60 grammes parcourent des milliers de kilomètres durant les périodes migratoires !
Ils nous arrivent en ce moment tout droit de leurs lieux de nidification dans le grand Nord.
Certains passent l’hiver sur nos plages de sable fin, mais la majorité continue le long voyage vers les rivages africains.
Il est amusant de les observer faisant des allers-retours rapides à l’endroit qu’atteignent les vagues dont ils suivent le ressac pour débusquer les petites proies – petits crustacés et mollusques – dont ils se nourrissent, courant avec une telle vélocité qu’il est difficile de saisir les mouvements de leurs pattes !
Au premier abord, leur agitation semble très désordonnée, ce qui la rend comique.
En fait, ils doivent sans cesse bouger pour surveiller l’approche des vagues : ils ne peuvent se laisser submerger ni assommer quand la vague s’écrase sur la plage. S’ils se précipitent ainsi au bord des vagues, c’est aussi pour profiter le plus possible du court instant où leurs petites proies se trouvent soit à découvert, soit plus accessibles du fait du sable qui se liquéfie un peu. Ils exploitent en quelque sorte une manne éphémère, sans cesse renouvelée certes, mais accessible l’espace d’un très court instant.
DE LA SIBÉRIE… AUX PLAGES DU NORD
Le Bécasseau sanderling – sanderling vient de sand, qui signifie sable ou plage ; son nom scientifique, calidris alba, évoque sa couleur blanche – niche dans la toundra arctique, en Alaska, dans le nord canadien, sur les côtes nord et nord-est du Groenland et en Sibérie.
C’est un infatigable migrateur : son aire d’hivernage s’étend aux côtes d’Europe de l'Ouest et de toute l’Afrique, où il atteint le sud du continent et Madagascar. Les nicheurs sibériens séjournent aussi sur les côtes d'Arabie saoudite jusqu’en Chine et plus au sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les oiseaux nicheurs du Canada hivernent sur l’ensemble des côtes américaines, des Etats-Unis à la Terre de Feu.
En Europe, les principaux pays fréquentés par l'espèce en hiver sont les Pays-Bas, l'Allemagne, les Iles Britanniques, la France et l'Espagne.
Notre pays accueille des oiseaux originaires du Groenland et de Sibérie. Ils séjournent essentiellement sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique, du Nord - Pas-de-Calais à la Gironde. La Bretagne, principale région d'hivernage, abrite en moyenne 50 à 70 % des effectifs. Le littoral méditerranéen est occasionnellement fréquenté et l'espèce reste rare à l'intérieur de l’hexagone.
Le passage des migrateurs sur les côtes françaises culmine en septembre et se poursuit jusqu'à fin novembre. La majorité des hivernants sont installés en décembre. La migration prénuptiale débute timidement en mars, mais les mouvements les plus importants sont observés de la fin avril à début juin avec un pic début mai.
UNE PONTE TARDIVE
La ponte est tardive et se produit à fin juin ou en juillet. L'espèce est monogame et territoriale, et les couples nichent isolément.
La femelle pond quatre oeufs – parfois trois seulement – de couleur olive légèrement tâchés de brun dans un creux garni de feuilles sous une touffe végétale. L'incubation, qui dure ving-trois ou vingt-quatre jours est assurée par le couple. Si la première ponte est perdue, la femelle peut produire une seconde ponte, et le cas échéant, une troisième si la deuxième est perdue.
Le mouvement vers les côtes commence dès que les jeunes sont émancipés, en août.
INSTANTANÉS
L’OISEAU DES CAVERNES
Le troglodyte mignon
(Troglodytes troglodyte - Eurasian Wren)
Le troglodyte mignon mesure à peine dix centimètres, c’est l’un des plus petits oiseaux d’Europe après le roitelet. Sa petite queue est toujours dressée verticalement.
Il affectionne les forêts riches en buissons et en bois mort, mais aussi les landes, les parcs et les jardins à épais fourrés. Adepte des fentes, des crevasses et des fissures, il doit son nom à son lieu de vie : son nid, souvent adossé à une paroi rocheuse ou à un mur, évoque un habitat troglodytique. En hiver, il se rapproche des rives des cours d'eau qui facilitent sa recherche en nourriture. À la saison froide, l’oiseau fréquente aussi les abords des maisons et peut passer la nuit en solitaire dans de vieilles bâtisses abandonnées.
LA SITTELLE TORCHEPOT
(Sitta europaea - Eurasian Nuthatch)
Contrairement à la cigale de la fable, la sitelle n’ira pas « crier famine » chez la mésange, sa voisine !
En effet, elle est réputée pour faire des réserves de nourriture dans les crevasses des arbres, notamment des noisettes, qu'elle mangera en période de disette.
Elle possède une autre particularité : c’est le seul oiseau présent en Europe capable de descendre les arbres la tête en bas grâce à ses pattes courtes et ses griffes puissantes.
Comme elle est très fidèle à son territoire, elle retrouve toujours ses cachettes aux cours de ses déplacements.
UN ROUGE-GORGE
... tout simplement
NON, TU N’AURAS PAS MA NOIX !
Écureuils roux (Sciurus vulgaris)
UNE GRANDE SOIF
Écureuil roux (Sciurus vulgaris)
Le prédateur des forêts et des bois
Épervier d'Europe
(Accipiter nisus - Eurasian Sparrowhawk)
L’épervier d'Europe, même s’il est de petite taille, fait partie de la famille des oiseaux de proie.
Parfois surnommé émouchet, comme d’autres petits rapaces diurnes, il arbore un plumage aux coloris globalement gris ardoise.
Ce petit rapace possède des serres puissantes. C’est un chasseur redoutable qui vit normalement dans les régions boisées mais qui fréquente de plus en plus nos villes et nos jardins où il peut trouver facilement sa nourriture préférée : les petits passereaux.
LA FEMELLE PLUS IMPOSANTE QUE LE MÂLE
Ses parties inférieures sont blanches, barrées de sortes de traits roux. La tête est reconnaissable par sa couleur gris-bleu, ses joues rousses, et surtout ses yeux jaune orangé. Son bec, de petite dimension pour un rapace, est bleuâtre et recourbé dans sa partie supérieure. La tête, petite et assez ronde, surmonte un cou plutôt court. Un sourcil clair ourle un oeil à l’iris jaune-orangé. Ses longues pattes et ses serres puissantes sont jaunes, ou tirent sur l’orange.
Typique des espèces forestières, sa queue longue et étroite lui permet de mieux aborder les fréquents changements de direction. Ses ailes enfin, aux extrémités arrondies, sont larges et courtes, taillées pour un vol rapide et précis.
La femelle peut, compte tenu de sa taille plus importante, s’attaquer à des proies plus imposantes comme les grives, les pigeons ou les faisans. Quand les passereaux se font plus rares l’hiver, il se nourrit aussi de petits mammifères, comme les souris ou les musaraignes.
UN REDOUTABLE CHASSEUR
Expert de l’attaque par surprise, il fait preuve d’une exceptionnelle persévérance.
Une fois la proie repérée, il se lance dessus, serres projetées en avant, et la saisit au vol, au sol ou même à l’intérieur d’un buisson. Mais s’il manque sa proie – et c’est souvent le cas – il reprend son envol et la poursuit sans relâche dans les moindres recoins, avec acharnement et concentration.
Une fois qu’une proie a été saisie, il l’emmène à couvert, sur l’un de ses postes destinés à la préparation de la prise et qui peut se situer sur un tronc d’arbre, un rocher, ou même à terre.
Là, il plume le fruit de sa capture. D’ailleurs, les endroits où l’oiseau procède à cette activité sont visibles aux plumes, pattes, becs et autres pelotes laissés sur place.
PUNK ATTITUDE
La Mésange huppée
(Lophophanes cristatus - European Crested Tit)
La Mésange huppée est l’un des oiseaux les plus originaux de nos forêts.
Elle a un petit côté punk, avec sa huppe ébouriffée. Vu de derrière, le dessin formé par la pointe de sa huppe dans le prolongement du double collier noir remontant dans la nuque, donne l’illusion que l’oiseau nous fait face.
De petite taille, elle n’excède pas les douze centimètres pour un poids avoisinant une dizaine de grammes.
Jamais une mésange n’a aussi bien porté son nom, puisqu’elle est la seule en Europe à présenter une longue huppe blanche et noire, triangulaire et pointue. Son bec noir, court et pointu est conçu pour prédater une grande diversité d’insectes et consommer un beau panel de graines.
Elle fréquente principalement dans les forêts de conifères - cèdres, pins, sapins, ifs - où elle vit dans les cavités de ces arbres.
RETOUR AU DORTOIR
Au début de l’automne, à la tombée du jour, il est possible d’assister à l’un des spectacles naturels les plus étonnants que nous offre la nature.
Les étourneaux sansonnets qui, durant la journée et par petits groupes, se nourrissent dans les champs, quittent au crépuscule leurs zones de nourrissage.
Ils se rassemblent alors en groupes importants qui grossissent progressivement jusqu’à l’approche de l’endroit - appelé dortoir - où ils passeront la nuit.
Ils forment alors des nuages composés de milliers d’individus réunis en essaims en produisant parfois une chorégraphie éblouissante, se déplaçant en un seul corps pour soudain disparaître brusquement dans les buissons ou les roselières.
AU PREMIER JOUR DE SON PREMIER HIVER
Jeune renard roux (Vulpes vulpes)
LE HIBOU MOYEN-DUC
Ce rapace nocturne de taille modeste se caractérise par ses remarquables yeux orangés et ses aigrettes érectiles très visibles, de trois à quatre centimètres de longueur, qu’il peut rabattre presque complètement au repos ou en vol.
Quand il se sent observé il aplatit ses plumes et allonge sa silhouette au point d’être confondu avec une branche d’arbre, ses aigrettes sont alors dressées confirmant son état d’inquiétude.
Il chasse principalement la nuit, à la recherche de petits rongeurs - mulots et campagnols-
Plutôt solitaire en période de reproduction, à l’approche de l’hiver, les Hiboux moyen-duc se regroupent en dortoirs de plusieurs dizaine d’individus.
Ses habitats privilégiés sont les milieux boisés de conifères en bordure de plaine et les grandes haies longeant des chemins herbeux.