Depuis le temps que je rêvais d’observer et surtout photographier ces merveilleux oiseaux que sont les guêpiers d’Europe, j’ai enfin eu cette chance, grâce à mon ami Bernard C. – qui m’a indiqué les coordonnées d’un spot en Midi-Pyrénées – de vivre des moments inoubliables, passant de longs moments à contempler et photographier ces oiseaux mythiques qui sont sans aucun doute les plus colorés de notre continent, semblables à un arc-en-ciel, alors que j’étais parfaitement affûté afin de ne pas occasionner de dérangements, surtout durant les accouplements pour les uns et la préparation de la nidification pour d’autres.
Une symphonie de couleurs
A peine plus gros qu’un merle, il est sans doute l’un des plus beaux oiseaux que l’on peut voir en Europe ou du moins l’un des plus somptueusement coloré. II a le dos brun-marron à jaune paille, le ventre bleu turquoise, la calotte brune, la gorge jaune, les ailes allient brun, bleu vert et bord de fuite noir. La queue est bleu électrique avec une pointe effilée. Un bandeau noir qui entoure l’oeil à l’iris rouge et le front blanc complètent cette incroyable palette des couleurs. Son bec noir est long et pointu, légèrement courbé vers le bas ; c’est un outil remarquable qui lui sert à la fois de pince pour chasser et de pioche pour creuser son terrier.
Migrateur, le guêpier arrive du sud de l'Afrique en avril / mai pour nicher et repart en août / septembre. Il a été pendant longtemps l'hôte exclusif du sud de l’Europe mais depuis quelques décennies, l'évolution climatique l'a progressivement incité à s'installer dans la vallée du Rhône, en Suisse, et dans la plupart des régions de France et même au nord de la Loire. Néanmoins, il se reproduit principalement dans le sud, y compris en Corse, où se trouvent les plus gros effectifs. Grégaire, ce dernier niche le plus souvent en colonies. Le couple est le plus souvent monogame et peut-être uni pour la vie. Le nid consiste en un tunnel creusé avec le bec par le couple dans le sol meuble d’une falaise de sable ou de terre meuble naturelles ou artificielle (sablières ou anciennes carrières). Cette galerie (ou terrier) peut atteindre deux mètres de long – en moyenne, un peu plus d’un mètre ; les trous, d’un diamètre de six à huit centimètres, sont généralement exposés au sud ou au sud-ouest.
Il chasse à l’affût
Il peut repérer une proie jusqu’à une centaine de mètres, une fois après l’avoir saisie en vol, à partir d'un support d'où il a décollé (branche dénudée, racine sortant de la paroi ...), le guêpier revient sur son perchoir. Il assomme sa prise en la frappant quatre à cinq fois contre le dur du perchoir pour enlever le dard et la ramollir. Un seul guêpier peut consommer plus de deux-cent cinquante abeilles par jour ! Le vol est lui aussi typique : il alterne des battements d’ailes rapides avec de longs glissés, parfois très bas, un peu à la manière des hirondelles.
Parades amoureuses et offrandes
Sur son perchoir, le mâle ou la femelle – il est très difficile de distinguer le sexe – appelle bruyamment son partenaire en l’accueillant en ouvrant une aile, voire les deux, en faisant vibrer la queue en éventail. Il gonfle également les plumes de sa gorge afin de mettre en évidence le noir de son collier. Mais le rituel prénuptial le plus significatif est l’offrande de la nourriture à la femelle. Si cette dernière l’accepte, l’accouplement peut avoir lieu simultanément, la femelle prenant alors une position de soumission incitant le mâle à la féconder.
Une seule ponte
A la ponte, six à sept oeufs blancs sont déposés par la femelle et seront incubés pendant un peu plus de vingt jours par les deux sexes. Une seule ponte est produite mais en cas d’échec, une ponte de remplacement est possible. Les jeunes sont nidicoles et sont nourris par les deux parents pendant trois semaines tout en apprenant à capturer eux-mêmes les proies. La famille restera réunie jusqu’à la migration. Le chasseur d’Afrique, tel qu’il est surnommé, se nourrit essentiellement d’hyménoptères,
ZOOM
La Huppe Fasciée
CASSE-NOISETTES
LE PIC-VERT