Le phoque gris
Les phoques gris et veaux marins sont incontestablement devenus depuis quelques années les mascottes de la ville de Berck-sur-mer.
Alors qu’ils avaient quasiment disparu des côtes du nord de la France à la fin des années 70, victimes de la chasse, ils reviennent maintenant sur le littoral pour la plus grande joie des touristes, et surtout pour celle des amoureux des animaux et de nature sauvages.
Les espèces observées en baie d’Authie sont surtout les phoques veaux marins - les plus nombreux - mais également les phoques gris qui peuvent atteindre les 200 kilos.
Les premiers sont réapparus au début des années 80 suite à l'interdiction de la chasse en mer du Nord – l’espèce étant protégé depuis 1972. Au départ, seuls quelques individus isolés sont arrivés, en provenance sans doute de la baie de Somme qui, avec 400 à plus de 460 individus, constitue la colonie la plus importante du pays – l'été dernier 392 phoques veaux marins et 132 phoques gris ont été observés, ainsi que 52 naissances et 3 nouveau-nés retrouvés échoués entre les estuaires de l’Authie et de la Canche.
Au début des années 2000, à Berck, on pouvait en voir deux au grand maximum, actuellement il est possible d’observer entre vingt et soixante mammifères dont 80% de phoques veaux marins évoluant en baie d’Authie-nord, selon les derniers comptages. En 2012 les effectifs de phoques maxima en baie d’Authie, ont été observés en période estivale, avec 51 Phoques veaux-marins et 28 Phoques gris.
Les raisons de cette implantation sont multiples : présence de plages sableuses, de poissons en abondance, et surtout l'effet des marées dans les estuaires, qui permet la formation de bancs de sable qui se découvrent à marée basse où les phoques peuvent se reposer et prendre le soleil pour préparer leur mue d'hiver. Ils apprécient particulièrement ces bancs de sable longeant des chenaux profonds et offrant la tranquillité et surtout la possibilité pour ces sympathiques mammifères marins de se jeter à l’eau très rapidement en cas de danger ou tout simplement de dérangement causé par l’homme à bord de kayaks, et surtout de puissants engins motorisés.
Malgré la curiosité qui le pousse parfois à s’approcher des embarcations, le phoque veau marin est très sensible au dérangement. Mise-bas, élevage des jeunes, toilette, repos s’effectuent sur les bancs de sable découverts par la marée. Les tentatives d’approche se soldent immanquablement par la fuite vers l’eau des animaux. Répétés, ces dérangements perturbent le cycle de vie du phoque et peuvent compromettre la survie des nouveau-nés. Il faut prendre conscience que si les phoques ont à subir trop de dérangements de la part des touristes, des chevaux ou des embarcations, ils repartiront… ce qui serait dommage !
Le développement de cette colonie en baie démontre aussi son bon équilibre écologique. Ainsi, en 1996, un épaulard (orque) s'était échoué sur la plage au niveau de la baie, confirmant que depuis trois à quatre ans, le nombre de mammifères marins ne cesse de croître au point de devenir effectivement un attrait incontestable. Cependant, au vu du faible nombre d'années d'étude de cette population et étant donné que cette colonie n'est pas sédentaire et reproductrice, il serait prématuré de la comparer avec celle de la baie de Somme ou une autre colonie en France.
Néanmoins il faut noter la naissance en mai 2013 du premier bébé phoque en baie.
Malheureusement personne n’a pu l’apercevoir après son sevrage. Si cette naissance est suivie d’autres la saison prochaine, puis régulièrement durant les années suivantes, on parlera alors d’une véritable colonie de phoques en baie d’Authie.
Le 10 juin 2014 un phoque veau-marin est né en baie, d’autres naissances sont espérées dans les jours ou les semaines qui suivent. Pour voir le reportage, cliquez ici
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Où et quand observer les phoques à Berck ?
Pour les observer dans de bonnes conditions et ne pas les déranger, il faut se rendre sur la plage sud de Berck - les Sternes – à hauteur de l’épi 17, face au club nautique.
Soit au moment où ils arrivent, portés par les flots un peu plus de deux heures après la marée basse, lorsqu’ils passent devant l’endroit où descendent les embarcations et longent la digue pour remonter l’Authie vers le bec du Perroquet où ils se nourrissent, soit à marée descendante où ils font le trajet inverse. Ils montent alors sur les bancs de sable que la marée vient de découvrir et se reposent alors de longs moments, surtout lorsque le soleil se montre généreux. C’est le lieu et le moment privilégiés pour les observer.
Phoque gris ou veau marin :
Comment le différencier ?
Il est possible de confondre phoque gris et phoque veau marin. Les caractéristiques permettant de les différencier parfaitement se situent surtout au niveau de la tête.
C’est la seule partie pratiquement visible en mer ou lorsque que l’animal est à terre, ou se repose sur un banc de sable.
L’allure générale et le pelage sont des éléments plus difficiles à apprécier : la fourrure du phoque veau marin est parsemée de marques fines plus claires, contrairement à celle du phoque gris, parsemée de grosses taches plus claires.
La forme de la tête du phoque veau marin est arrondie, au contraire de celle du phoque gris dont le museau est allongé dans le prolongement du front, les narines étant parallèles.
Le museau du phoque veau marin, lui, est court, avec un net décrochement entre le front et le museau. Les narines, en forme de V ouvert, se rejoignent à la base et le trou auditif est bien visible.
D’autres critères permettent également l’identification du mammifère sur le sable : la tête est enchâssée et sans cou chez le phoque veau marin, alors qu’elle est dégagée et très mobile chez le phoque gris.
Il regagne le large dans l’exquise lumière d’un coucher de soleil automnal
Le phoque veau marin
Le phoque veau marin est un phoque de taille moyenne : 1,60m - maximum 2m - pour un poids moyen de 110 kg - maximum 150 kg - chez le mâle ; de 1,30m - maximum 1,50m - pour un poids moyen de 90 kg - maximum 120 kg - chez la femelle. Le nouveau-né mesure de 70cm à 1m et pèse de 9 à 11 kg. Il se nourrit du très riche lait de sa mère qui lui permet de grossir d’environ 500 grammes par jour et de tripler son poids avant le sevrage.
La coloration du pelage est variable avec une teinte se nuançant du gris clair au brun foncé ou au noir, souvent plus foncé sur le dos et une zone ventrale plus claire. Les membres se présentent en forme de nageoires, les antérieures sont assez courtes et possèdent des griffes dépassant peu la fourrure. Les postérieures se trouvent dans le prolongement du corps ; la queue est très courte.
Son ouïe est très développée : il perçoit mieux les sons dans l’eau que sur terre. Sa vue est également performante : il voit également mieux dans l’eau que sur terre. Son odorat très fin est utilisé pour repérer les prédateurs et également reconnaître ses petits.
Sa vie La maturité sexuelle est atteinte vers quatre à sept ans pour les mâles, et plus précocement vers trois à cinq ans pour les femelles. L’accouplement a plutôt lieu dans l’eau, un mâle pouvant s’accoupler avec plusieurs femelles. La saison des amours est double : printemps et début d’automne. La gestation dure environ de dix à onze mois. Les petits savent nager et plonger en apnée quelques heures après la naissance. Le mâle ne s’occupe pas des soins et de son élevage. L’allaitement dure de quatre à six semaines.
Le phoque veau marin est une espèce qui regagne néanmoins le rivage pour se reproduire, muer et se reposer. Il quitte l’eau plus souvent que les autres phoques. L’espèce est grégaire en dehors de l’eau et peut se reposer en colonies. Le phoque veau marin est plutôt sédentaire mais après le sevrage, les jeunes peuvent se disséminer sur de longues distances, parfois jusqu’à plus de 300 kilomètres ! L’utilisation des reposoirs de haute et de basse mer est associée aux conditions climatiques, à l’heure et au coefficient de la marée. L’alimentation s’effectue lors des déplacements entre les sites de repos et notamment lors du flux qui, à chaque marée, draine les poissons dont l’animal s’alimente. Il se nourrit d’une grande variété de poissons – il peut en consommer environ deux kilos par jour - appréciant particulièrement les poissons plats. Aucune espèce ne semble particulièrement recherchée, le choix semblant surtout lié à l’abondance locale ou saisonnière. Les mollusques, les crustacés et les céphalopodes peuvent constituer une part non négligeable de son alimentation. Il plonge aisément jusqu’à vingt mètres, et si nécessaire à plus de cinquante mètres de fond, avec des apnées de trois minutes pouvant atteindre dix minutes. Il ne mâche pas sa nourriture, mais il peut la déchiqueter si la prise est trop grosse. Enfin, son espérance de vie est de 26 ans pour le mâle et de 32 ans pour la femelle.
PHOQUE GRIS
Brigitte Bardot au secours des phoques de la baie d'Authie
La création d' un collectif anti-phoques créé en mai 2013 , qui insuffle l'idée de réguler la population de ces mammifères marins a suscité une très vive réaction de la part de Brigitte Bardot, égérie des défenseurs des animaux, qui avait réussi il y a quelques années à mobiliser une bonne partie de la planète sur le massacre des bébés phoques au Canada.
Cette dernière vient de publier une lettre ouverte adressée non seulement aux responsables de ce collectif mais également à M. Daniel Fasquelle, député-maire du Touquet.
Cette lettre dans laquelle elle se révolte contre cette initiative et fustige tous ceux qui l'encouragent est rédigée dans des termes fort peu courtois que je ne peux reproduire in extenso, notre B.B. nationale se montrant très virulente et ses propos frôlant parfois la diatribe. Extraits : « Si on devait définir succinctement ce qu'est la connerie, la lâcheté, la cruauté humaine, nul doute que le collectif anti - phoques arriverait en tête de liste ».
Elle s'en prend ensuite avec virulence à Daniel Fasquelle, qu'elle qualifie de député-chasseur et qu'elle associe aux chasseurs sans scrupules, ceux qui sont avides de massacres animaliers en tout genre parlant également de tristes individus atteints du syndrome de destruction et les invite sans nuance à assouvir leurs pulsions sur les champs de bataille .
En guise de conclusion, elle cite A. Einstein : Il y a deux infinis : l'univers et la connerie humaine.
Vers une régulation de l’espèce ?
Lundi 20 janvier 2014, une délégation de professionnels de la pêche a rencontré leur ministre de tutelle en sous préfecture de Boulogne-sur-Mer.
Ces représentants souhaitaient interpeller le ministre sur la prolifération des phoques sur le littoral et son corollaire, la destruction massive de la ressource halieutique, selon eux.
Suite à cette entrevue les pêcheurs ont obtenu qu’une commission phoque soit créée au sein du comité de gestion du parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale.
Le ministre Cuvillier a indiqué: « …vouloir s’appuyer sur des études incontestables avant de prendre une décision ».
De son côté, le groupe de travail mis en place à l’automne au sein du Parc naturel marin des Estuaires Picards et de la Côte d’Opale qui travaille sur la problématique de la déprédations des poissons par les phoques, de leur incidence sur le milieu, ainsi que sur l’économie touristique, veut se donner du temps, sans doute au moins une année d’études, avant de rendre des conclusions.
Le Parc sera ensuite en mesure de formuler des recommandations à destination du gouvernement.
« L’enjeu, en collectant toutes ces données, explique Christian Manable, président du Parc naturel Marin, c’est que la raison l’emporte sur la passion, que nous soyons en mesure de gommer les fantasmes sur cet animal. Il est essentiel de concilier les activités de pêche, de loisir et l’atout touristique majeur que représente le phoque. Et dans l’hypothèse où cela s’avérerait nécessaire, nous pourrions imaginer de proposer un plan de gestion de cet animal, un plan de régulation, un peu à l’image du plan requin. »
Ministre et collectifs ont par ailleurs souligné le même point : le sujet dépasse les limites de la côte d’Opale. « C’est un problème européen, nous voyons avec nos homologues, a relevé Frédéric Cuvillier. Et c’est une problématique que l’on connaît ailleurs. Il y a une réalité naturelle, socio-économique et également touristique, qu’il faut articuler. »
A suivre…
Retour à la mer pour six jeunes phoques échoués cet été en baie de Somme
Sur les quatre-vingts naissances constatées en baie de Somme au cours de cet été, seize jeunes phoques veaux-marins se sont échoués sur le littoral avant qu’ils ne soient naturellement sevrés.
Parmi ces seize phoques échoués* non émancipés, douze étaient vivants. Il s'agissait d'animaux âgés de quelques heures à cinq jours qui ont dérivés en baie (Le Crotoy, Le Hourdel...).
Un n'a pas été revu.
Les autres ont été amenés au centre de sauvegarde de la faune sauvage géré par l’association Picardie-Nature.
Un jeune Phoque veau-marin pèse à la naissance environ 12 kg et reste trois semaines avec sa mère ; durant cette période l’animal triple son poids : un phoque sevré pèse en moyenne 35 kg. Lorsqu’une séparation prématurée a lieu au cours de cette période de lactation, le jeune maigrit durant sa dérive – ce qui explique des poids inférieurs à 12 kg à l’échouage. Une fois accueilli au centre, il lui faudra environ trois mois pour atteindre les objectifs de relâcher : savoir se nourrir seul et peser plus de 30 kg...
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LA BAIE D'AUTHIE VUE DU CIEL
... C’est bien du ciel que la baie d’Authie nous livre ses plus beaux atours, et c’est vrai qu’elle ne manque pas de charme, cette baie qui n’a rien à envier à sa grande soeur, la baie de Somme : des paysages à couper le souffle et d’une surprenante diversité sous une lumière d’une singulière qualité, surtout en tout début de matinée ou, encore mieux, tard le soir. Bien entendu, il faut la saisir à marée basse lorsque la mer s’est retirée vers l’horizon.
Balade à travers des paysages de bout du monde, de Fort-Mahon au sud aux confins de Berck-sur mer au nord...
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Avis aux visiteurs de ce blog :
Pour des raisons techniques, j’ai été amené à opter pour la version PREMIUM de la plate-forme Over-blog qui héberge ce blog.
Le site Nature-ailes possède maintenant un nom de domaine comme vous l’avez peut-être remarqué.
Cela a eu pour conséquence fâcheuse de supprimer le très grand nombre de vos votes via Facebook, tous les compteurs ayant été remis à zéro. Heureusement, vos commentaires ont été conservés.
J’en suis le premier désolé... et merci pour vos nombreuses visites !
G.S.