Pour la quatrième année, la ville de Bruges (Belgique), que l’on surnomme à juste titre la Venise du Nord, vient d’accueillir son carnaval vénitien, devenu au fil des ans un événement incontournable dans l’agenda chic et festif de la belle médiévale.
Cette manifestation haute en couleur vient de se dérouler ce dernier week-end à travers les ruelles pittoresques, le long des canaux et parcs mythiques de la ville flamande universellement connue.
BRUGES : UN CARNAVAL VÉNITIEN AU COEUR DE LA CITÉ MÉDIÉVALE - Le blog de nature-ailes.over-blog.com
" Venise n'est pas en Italie, Venise n'est pas là où tu crois, c'est où tu vas, c'est où tu veux, c'est l'endroit où tu es heureux " chantait si bien le grand Serge Reggiani. Samedi, Venise é...
https://www.nature-ailes.com/2024/01/bruges-un-carnaval-venitien-au-coeur-de-la-cite-medievale.html
Jamais la Venise du Nord , qui n’a rien à envier à sa grande soeur italienne en terme de romantisme, n’aura aussi bien porté son surnom que durant ces journées de mascarade !
Les promenades animées par près de cent figurants fièrement costumés et qui empruntèrent quatre parcours différents durant ces deux journées -malheureusement perturbées par une météo capricieuse ; pluie et vent fort - furent appréciées par un nombreux public de connaisseurs, venus à Bruges pour vivre ces moments magiques et hors du temps.
Ces défilés et déambulations étaient assurés par le groupe de grande renommée Regards Vénitiens, au sein duquel chaque membre se consacre avec passion aux personnages du carnaval de Venise, incarnés le temps d'une féérique parenthèse, en créant lui-même son extravagant vêtement dans les plus belles étoffes, aussi raffinées que somptueusement colorées, dans la plus pure tradition des costumes vénitiens.
Le groupe Regards Vénitiens se produit dans de nombreuses villes d’Europe, et bien entendu, participe chaque hiver au carnaval de Venise – du 17 février au 5 mars 2019 – où on pourra le croiser dans les ruelles de la cité aux 435 ponts, de la Dogana da Mar au pont Dei Tre Archi, ou sur la Piazza San Marco, la Via degli Schiavoni, ou encore non loin du Palais des Doges.
Les masques les plus répandus
La Bauta. Ce costume vénitien traditionnel est porté autant par les hommes que par les femmes. Le masque de Venise Bauta était un déguisement si populaire au XVIIe siècle qu’il était
porté même en dehors du carnaval.
Le masque de Venise Bauta était associé à un costume traditionnel composé d'un tricorne, d’une longue cape noire, d’un capuchon de soie et d’un mantelet de dentelle.
Le masque Bauta se présente sous la forme très écartée du visage. Ce qui permet à son porteur de respirer, de parler ou de se nourrir.
Gnaga. Impossible de passer à côté de ce costume composé d’habits féminins et d’un masque de chat qui ne recouvre que la partie supérieure du visage.
Il était principalement utilisé par des hommes voulant se déguiser en femme.
Moretta. Un masque qui rend son porteur muet puisqu’il tient sur le visage grâce à un bouton tenu avec la bouche. A l’époque de velours noir, on en voit aujourd’hui de toutes les couleurs et de toutes les formes.
Dottore della peste (le docteur de la peste). A l’ origine, ce costume n’en était pas un puisque c’était l’habit des médecins vénitiens à l’époque de l’épidémie de peste. Son long nez pouvait contenir des herbes ou une éponge imprégnée de vinaigre pour éloigner ou tenter d’éloigner la puanteur.
Le véritable masque vénitien : de l’artisanat d’art !
Certes, il est possible de se procurer des masques de carnaval de Venise fabriqués aux quatre coins du monde, notamment en Asie. Mais ils sont sans grand rapport avec la ville italienne (et sans grand intérêt !), alors qu’il est possible de dénicher des masques vraiment artisanaux fabriqués sur place.
La fabrication des masques du carnaval de Venise est toujours une activité vénitienne que certaines maisons continuent à assurer artisanalement sur commande. Bien entendu, cela a un coût !
Encore de nos jours, l'ancienne technique du papier mâché est méticuleusement respectée, en n’utilisant que les mains et quelques matériaux simples, sans substances chimiques, presque sans outils et surtout sans aucune machine.
Une fois l'argile moulée, le moule négatif réalisé en plâtre est rempli de plusieurs couches de papier mince détrempé, puis séché. Un masque vénitien authentique doit répondre à des caractéristiques très spécifiques : léger et flexible, il doit épouser la forme du visage sans se rompre.
La décoration est un processus extrêmement libre, dictée par l'inspiration des créateurs : tempéra, aquarelle, feuille d’or et d'argent, laque, vernis, cire d'abeille et étoffes précieuses. Techniques typiques des artistes absolus.
À l'origine, les costumes du carnaval de Venise sont inspirés de la commedia dell'arte, un genre de théâtre d'origine italienne où tous les personnages sont masqués. Le Capitan, Pantalon ou encore Arlequin sont des personnages récurrents de ces pièces qui font le bonheur du peuple.
Les personnages secondaires, comme les bouffons et les amoureuses, sont autant de sources d'inspiration pour les Vénitiens qui adoptent et détournent aujourd'hui les costumes et les masques du carnaval de Venise traditionnels.
Les masques des personnages de la commedia dell'arte ont évolué, mais certaines de leurs caractéristiques perdurent, comme le long nez blanc pour le Capitan.
Le masque le plus ancien est l'arlequin. D'origine médiévale, ce masque noir s'accompagne d'un costume à losanges colorés. Au XIVe siècle, le port du masque était interdit la nuit et dans toutes les fêtes religieuses. Désormais, un jury international récompense le plus beau masque.
Bruges, la ville-musée
Bruges est l’une des villes les plus touristiques de Belgique. Cette cité médiévale a conservé au fil du temps la splendeur de son patrimoine architectural moyenâgeux, comme son beffroi surplombant le marché de plein air. Si vous avez le courage d’escalader les 366 marches, la récompense est au bout de l’effort : la vue y est imprenable !
Le centre historique de Bruges est classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2000. On y découvre de magnifiques bâtiments gothiques en briques et des chefs d’oeuvres d'art primitif flamand. Avec son centre-ville fermé aux voitures, toute la beauté et la culture de cette ville hors du temps peuvent facilement être découvertes à pied ou à vélo, même si une balade en bateau le long des canaux silencieux reste un circuit au charme irrésistible.
L’ancienne cité de la dentelle est un véritable musée à ciel ouvert : ses monuments religieux font partie des curiosités de la ville ; elle recèle également quelques musées témoins de l'art et du patrimoine artisanal brugeois. Les amateurs d’art sont à la fête, tant Bruges recèle quelques-uns des plus beaux chefs d’oeuvres de l’histoire de la peinture. Le XVe siècle, considéré comme le Siècle d’Or, fut marqué par l’empreinte indélébile des Primitifs flamands qui s’installèrent à Bruges dans la foulée de la puissante maison royale bourguignonne.
Autant de haltes qui comblent les amoureux de culture : le musée d’archéologie, le musée des arts et traditions populaires, le musée de Guido Gezelle, le musée Gruuthuse, le musée Groeninge, pour ne citer qu’eux.
Dans un autre domaine, la visite du musée de la dentelle ne manque pas non plus d’intérêt :
c’est l’ancienne école de la dentellerie rénovée des soeurs Apostolines qui l’abrite depuis 2014.
La ville flamande propose également un bon nombre d’édifices religieux remarquables tels l’abbaye des Cisterciens, les abbayes Sainte-Godelina et Saint-Trudon, le monastère de la Vigne et la basilique du Saint-Sang.
Écouter le silence du béguinage !
C’est une autre parenthèse hors du temps, si typiquement brugeoise, qu'il est de bon ton de découvrir. Le béguinage princier Ten Wijngaarde (Begijnhof) est un lieu particulier car le silence y est de mise, et ce, même si les touristes y viennent en nombre.
Avec ses façades peintes en blanc et son immense jardin arboré, cet ensemble où vivaient jadis des béguines, des femmes généralement célibataires ou veuves ayant fait voeu de servir Dieu sans se retirer du monde, est aujourd’hui inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Comme douze autres béguinages dans la région des Flandres en Belgique. Le béguinage princier Ten Wijngaarde a été créé en 1245.
Dans ce havre de paix, aujourd'hui, le béguinage est habité par des religieuses de l'ordre de Saint-
Benoît et des femmes célibataires brugeoises. Dans la maison béguinale, vous découvrirez ce qu'était la vie quotidienne au XVIIe siècle.