La parade de Noël organisée dans la bonne ville d’Armentières deux jours après la fin du monde annoncée a bien eu lieu. Quant aux événements cataclysmiques prédits par le calendrier maya et relayés par de faux prophètes illuminés ou certains médias plus désireux de faire augmenter le tirage de leurs publications que d’informer pertinemment les lecteurs, ainsi que par de nombreux sites web douteux voulant créer le buzz sur la toile (alignement maléfique du soleil avec le centre de la voie lactée, inversion des pôles magnétiques, collision de la Terre avec une planète, tsunami intergalactique...), que nenni !
En revanche, il y avait surement plus de monde dimanche soir au pied du beffroi de la cité de la toile qu’à celui du pic de Bugarach la veille … et c’est tant mieux ! Ils ont bien eu raison, les milliers de spectateurs qui s’y pressaient, car le spectacle fut de qualité.
C’était Noël avant l’heure !
Il faut dire qu’à Armentières, on sait faire la fête !
Cette parade de Noël - labélisée Lille 3000 - haute en couleurs était animée par des participants locaux qui avaient illuminé leurs chars créés pour la précédente fête des Nieulles sur la thématique Fantastic, mais aussi par des artistes professionnels, spécialistes dans les arts de la rue. C’est ainsi que le truculent cortège fut emmené tambours battants par la compagnie Transe Express, chère à l’ami Gilles Rhode, venue tout droit de la Drôme avec le char rutilant de la mère Noël mené par un cheval doré.
Battements de tambours sourds et puissants ; un pied dans la tradition, l’autre dans la provocation.
Les enfants, quant à eux, ont particulièrement apprécié les soldats jouets menés par Capucine, une petite fille qui se prend pour un général.
Au top de l’applaudimètre : les femmes à la fois acrobates et danseuses de la compagnie En La Lona, qui font la fête à la lumière et au feu partageant avec le public enthousiaste leur danses de joie et d’espoir dans un rituel fascinant, et aussi les musiciens de la compagnie Tutti Frutti, avec leurs claquettes aux pieds et leurs costumes qui semblent sortis d’une gravure ancienne. Ces musiciens de cirque ou baladins italiens, grâce à leur virtuosité instrumentale ont enchanté le public.
En intermède, les spectateurs ont pu découvrir sur le beffroi de l’hôtel de ville les projections de Ibon Mainar, jeune artiste espagnol qui explore design, graphisme et sculpture pour créer des oeuvres éphémères qui se mêlent au paysage. Inspiré par l’univers des films d’horreur et des maisons hantées, Ibon Mainar réalise des projections explorant l’imaginaire du paranormal, de la science-fiction et du fantastique.
Pour clore en beauté la parade Fantastic, la présence très remarquée, du haut de ses six mètres, de la merveilleuse diva de la compagnie Labelle Zanka, une femme-fée aux allures de poupée magique accompagnée de ses talentueux musiciens.
C’est par l’embrassement de l’Hôtel de ville, sous un déluge de décibels et de feu, réalisé juste après la descente en rappel du beffroi par le père Noël, que se termina cette journée qui sans nul doute restera dans toutes les mémoires !
« Les brimborions » de la compagnie Picto Facto
Les projections de l’artiste espagnol IBON MAINAR sur la façade de l’hôtel de ville