Si d’aventure votre chemin vous mène à Virelles - entité de Chimay - dans les Ardennes belges, et que vous passez devant le numéro 4 de la rue de l’Estrée , à aucun moment vous ne soupçonnerez ce qui se cache derrière les murs de cette bâtisse en béton faisant plus penser à un banal hangar qu’à un endroit enchanteur. Et pourtant…
Une fois franchis la porte et le hall d’accueil , la surprise est de taille : un jardin tropical avec bananiers, bambous , plantes exotiques diverses et innombrables vous accueille ; Lantanas, Pentas, Canas et autres, sans oublier cette rivière qui serpente au milieu de ce décor paradisiaque... Même les murs sont recouverts de plantes grimpantes !
Vous êtes tout d’abord étonnés par la chaleur qui y règne - pas loin de 30° - ainsi que par l’hygrométrie - 80 à 90 % -
Aussitôt, votre regard est happé par les habitants ailés des lieux : des papillons tropicaux - près de trois cents - aux coloris variés et chatoyants qui s'épanouissent en toute liberté .
Pour reconstituer le biotope naturel de ces papillons, il faut en effet maintenir un certain taux d'humidité et une température comprise entre 25 et 30 degrés .
On y compte une trentaine d'espèces venues de Malaisie , des Philippines , d'Afrique et d'Amérique du Sud ; l’ idea Leconoe - Le grand planeur - les papillons bleus - morphos peleides - Le greta - Oto - le papillon aux ailes transparentes - le Papilio Rumanzovia ….
La vie d'un papillon tropical est en moyenne de trois semaines ; aussi le propriétaire des lieux, Jean-Pierre Frisque, un passionné, est-il obligé de les renouveler. « Les papillons n'ont pas été prélevés dans la nature, explique-t-il, ce sont des papillons élevés sur place, dans de véritables fermes. Les éleveurs sont très conscients de la nécessité de ne pas piller les ressources naturelles pour gagner leur vie ; voilà pourquoi ils pratiquent l'élevage plutôt qu'aller chasser les papillons en pleine forêt vierge ».
Ces lépidoptères sont donc acheminés à l'état de chrysalide vers des grossistes en Europe par avion. A l'abri dans leur cocon, ils supportent très bien le voyage.
Chaque semaine, Jean-Pierre reçoit par colis isotherme entre 150 et 180 chrysalides collées dans une cage.
Les cocons sont ensuite collés la tête en bas sur les montants de bois de cette maternité pour le moins originale.
Et le miracle de la naissance se produit : il faut environ trente minutes à la chrysalide métamorphosée en papillon pour s'extraire du cocon.
Alors il déploie ses ailes et les laisse sécher et durcir.
Après une heure environ et quelques mouvements préliminaires d'ouverture et de fermeture des ailes, il prend enfin son envol, à la recherche de fleurs à butiner et d'un partenaire pour se reproduire et contribuer ainsi à la survie de l'espèce.
En cinq semaines, un cycle complet, passant de la reproduction à la ponte des oeufs devenus larves, chenilles, chrysalides et enfin papillons, est ainsi réalisé.