Des images comme des notes photographiques prises aux détours des routes et chemins de Camargue et projetées sur une page.
Des Saintes-Maries-de-la-Mer à Beauduc ou des bords du Vaccarès à Saint-Gilles, autant de paysages divers d’une nature à la fois sauvage et fragile si jalousement préservée donc souvent impénétrable.
Il y a bien sûr les oiseaux qui migrent, nichent et se reproduisent dans ce delta du Rhône qui abrite quelque 350 espèces différentes. Malheureusement, le mois de mars n’est pas le moment le plus propice pour réaliser d’originales observations ; nous sommes à une période charnière où les hivernants ont déjà repris la route du Nord et les Africains n’ont pas encore terminé leur long parcours migratoire.
Néanmoins, depuis hier, les échasses blanches sont de retour sur les marais camarguais ; les barges les ont précédées de peu.
C’est également le remue-ménage dans les héronnières, les ardéidés construisent ou consolident leur nid, les aigrettes défendent et protègent avec fougue leur territoire.
Pas de doute, le printemps s’installe !
La Sagne, le pétrole de la Camargue
Ce roseau est une des rares plantes à pouvoir résister à une certaine salinité de l’eau, ainsi qu’à de fortes variations de hauteur d’eau.
L’exploitation de la sagne s’étend sur près de 3 000 hectares.
Elle est récoltée en hiver par les sagneurs. Il en reste une poignée dans les étangs du Charnier et du Scamandre, dans la région d’Aigues-Mortes. D’une main habile, ils coupent les roseaux, les peignent, et lorsqu’ils en ont une quantité suffisante pour faire une botte, ils tassent les tiges et lient la botte avec du fil de fer.
Bien entendu, les techniques de coupe ont évolué avec le temps, des machines sont maintenant utilisées, mais au lieu de couper le roseau, elles l’arrachent et détruisent par là-même le milieu et donc la faune qui s’y réfugiait.
C’est ainsi que les derniers sagneurs traditionnels, amoureux de leur métier, se sont regroupés en une association dont le but est de pourvoir la production traditionnelle de la sagne.
La récolte annuelle est de 1 000 000 de bottes, dont la majorité est expédiée dans l’ouest et le nord de la France, ainsi que dans les pays du Nord de l’Europe pour la couverture des toits de chaume.
Les Turcs, les Hongrois et les Roumains arrivent sur le marché mais le roseau camarguais, renforcé par une salinité parfaitement équilibrée, est de meilleure qualité.
Il est très réputé à l’étranger pour sa dureté, sa taille et surtout pour sa belle couleur dorée !
Traditions camarguaises
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