Cette jeune hirondelle sortie du nid il y a une dizaine de jours vole déjà aussi bien que ses parents, une vingtaine de jours seulement après sa naissance. Et si elle commence très timidement à se nourrir seule, elle ne rechigne pas à solliciter quelques nourrissages hors du nid de la part de ses parents.
Durant la journée, elle reste postée sur une branche ou au sommet d’un buisson en attendant d’être ravitaillée. Ce soir, elle rentrera au nid pour y dormir, cela durera encore pendant quelques jours avant d’être totalement indépendante.
Une espèce en déclin et une année 2013 particulièrement noire pour la reproduction
Une des menaces principales qui pèsent sur l'hirondelle rustique et qui semble être la cause de sa régression est l'intensification des pratiques agricoles. L'élevage tend à se pratiquer hors sol, ce qui se traduit par la disparition progressive des prairies, lesquelles sont remplacées par des champs traités aux insecticides. Les hirondelles s'intoxiquent directement en ingérant leur nourriture et contaminent par la même occasion leur progéniture.
La destruction des haies, le drainage participent également à cette régression car ils entraînent une diminution d'insectes. Les suppressions de roselières et marais empêchent les hirondelles de se regrouper dans de bonnes conditions avant la migration. Les modifications dans les bâtiments : étables, granges ; les ouvertures condamnées des habitations rendent l'installation de nids plus difficile.
Les gens tolèrent moins qu'avant la présence de fientes près des nids. Cependant les hirondelles, comme les martinets, bénéficient en France d'un régime de protection. Leur capture et leur destruction sont interdites, tout comme leur mise en vente.
Ces mesures s'étendent aux oeufs et aux nids. Tout contrevenant s'expose à une amende pouvant atteindre 9 000 euros et / ou une peine d’emprisonnement. Les collectivités sont plus ou moins sensibilisées à ce statut juridique. Certaines ont pris conscience du fait que la messagère du printemps fait partie du patrimoine d'une ville et du bâti.
À cela s'ajoutent les travaux de ravalement de façade, l'imperméabilisation des sols et la disparition d'espaces verts, bois, bosquets, haies faisant office de corridors écologiques, et donc de passages entre différents réservoirs de biodiversité. Les chiffres obtenus lors de précédents programmes de suivi indiquent des résultats inquiétants : une diminution de 41% des effectifs d'hirondelles de fenêtre et de 12% pour les hirondelles rustiques depuis 1989. L’année 2013 s’annonce encore plus compliquée à cause de mauvaises conditions météorologiques, un hiver interminable, un printemps tardif et maussade lors de leur retour d’Afrique ; ces migratrices peuvent en effet être décimées par une brusque chute des températures.
Lors de ce printemps dans le nord et l’est de la France, ne trouvant plus d'insectes pour nourrir leur progéniture, elles les ont sacrifiées en les éjectant hors du nid ou tout simplement en abandonnant la couvée.
Une seconde couvée d’affamées !
Ces jeunes messagères du printemps, issues de la seconde couvée de l’année ont encore quelques semaines pour acquérir une totale autonomie avant la grande aventure qui les attend : celle de la migration vers l’Afrique, soit un périple de près de 10.000 km.
Les hirondelles sont capables d’effectuer des étapes journalières de 200 à 300 km à une vitesse moyenne de déplacement de 40-50 km/h avec des pointes à 80-90 km/h.
Elles chassent en vol à des altitudes de moins de 100m. Le soir, des dortoirs de plusieurs milliers d’individus pouvant être d’espèces différentes se constituent dans les roselières ou des champs de céréales. Au lever du jour c’est à nouveau le départ. La Méditerranée est franchie en une seule étape sauf pour les plus fatiguées qui peuvent parfois trouver refuge sur un bateau. Après cinq ou six semaines d’un voyage éprouvant avec la traversée de la Méditerranée puis celle souvent meurtrière du Sahara ces oiseaux pesant moins de vingt grammes arrivent pour les plus hardis d’entre eux sur leurs sites d’hivernage. En effet de nombreuses hirondelles meurent de faim ou d'épuisement durant cette expédition...
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La gorgebleue à miroir
Ce splendide passereau élancé, aux pattes longues et fines, ressemble au rouge-gorge de par sa morphologie et également par son comportement. La gorgebleue à miroir mâle tient son nom de la bavette bleu clair et scintillante sous le soleil qui orne son plastron. Au milieu de cette bavette se trouve une tâche blanche ou rousse plus ou moins prononcée appelée miroir qui est bordée de trois bandes successives, noir, blanc et roux, en travers de la poitrine.
En automne, le bleu et le rouge de la gorge sont masqués par les bordures pâles des plumes.
En plumage hivernal, le bleu est réduit à une mince bande pectorale. En tous plumages, elle est caractérisée aussi par un net sourcil blanc et une zone rousse à la base de la queue, sur les côtés – souvent visible en vol ou lorsque l'oiseau posé dresse et agite la queue.
Le chant de la gorgebleue est riche et varié, changeant en fonction de son humeur car elle est capable d’imiter le chant d’une multitude d’autres passériformes. Actuellement en période nuptiale, le mâle chante souvent tout en effectuant de courts vols de parade. Il déploie sa queue en éventail pour mettre en valeur ses jolies plumes rousses.
Cet oiseau principalement insectivore est présent en France, notamment dans notre région de fin mars à septembre où il niche principalement dans les zones humides.
Néanmoins, au printemps 2011, un couple de gorgebleues a niché dans un champ de colza dans la région de Lestrem, dans le Pas-de-Calais, démontrant clairement que les cultures de colza peuvent servir d’habitat secondaire pour ces passereaux.
Il hiverne principalement depuis le nord-est de l’Afrique jusqu’à l’ouest de l’Inde, et en Afrique sub-saharienne, depuis la Gambie jusqu’en Ethiopie et en Arabie saoudite, mais également sur le littoral portugais et au sud de l’Espagne.
BRUANT DES ROSEAUX
DANS LE MARAIS
LA GRENOUILLE VERTE