Sur un îlot de la lagune, presque à l’abri des regards humains – mais malheureusement pas des prédateurs ; ils sont potentiellement nombreux – un petit gravelot couve deux oeufs qu’il a déposés sur un tas de cailloux et quelques coquillages à même le sol.
Il ne semble pas être perturbé par les cris assourdissants des mouettes rieuses qui se chamaillent presque derrière lui.
Plus loin, ce sont les échasses blanches qui se disputent les meilleures places pour leur nidification. Sur un autre reposoir, deux couples d’avocettes élégantes se relaient au nid. La période de reproduction est maintenant entamée, et pour tenter d'élever une progéniture, le temps est compté !
Une bergeronnette printanière vole de buisson en buisson, tandis que le rossignol égrène une partie de son répertoire. Malheureusement, je n’arrive pas à le localiser avec précision dans le touffu bosquet… Celui-là, je n’ai pas encore réussi à la mettre dans la boîte !
Caramba, encore raté !
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Il y a une vingtaine de jours auparavant, je me trouvais dans les polders des Flandres belges où j’ai pu observer les premières barges à queue noire arrivées des Pays-Bas et de Scandinavie, qui nichent en compagnie d’autres limicoles dans ce magnifique biotope non loin de la frontière hollandaise.
Quelques jours plus tard, j’arpentais les renclotures de la baie de Somme, entre le Crotoy et Saint-Valery à la recherche de passereaux : phragmite des joncs, bruant des roseaux ou autre cisticole des joncs, et surtout la gorgebleue, de retour de migration, avec l’espoir de croiser les hirondelles s’affairant à la consolidation des nids en prélevant, en bordure du Dien, de petites boules de terre humide qu’elles mélangent ensuite avec de l’herbe sèche et de minuscules cailloux.
A n’en plus douter, nous sommes bien au printemps et il semble installé, comme en témoigne ces quelques images prises au cours des dernières semaines, des polders belges au bassin d’Arcachon, en passant par les bas-champs de la baie de Somme et les falaises d’Ault où niche une colonie de fulmars boréaux !
Fulmars boréaux dans les falaises d’Ault
Depuis de nombreuses années, le fulmar boréal niche dans les falaises d’Ault.
Les premiers individus arrivent sur le site en décembre, voire fin novembre. Les couples se forment rapidement et mettent environ quatre mois pour s'installer sur leur site de reproduction. L’accouplement est un phénomène très discret qui ne semble absolument pas spécifique des couples reproducteurs.
Après avoir trouvé l'anfractuosité idéale, la femelle pond un seul oeuf à même la roche entre fin mai et mi-juin. Les parents se relaient lors de la période d'incubation, qui dure une cinquantaine de jours (de 41 à 57 jours). Dès l'éclosion, le jeune est nourri d'un liquide huileux, sécrété par ses parents.
Le jeune est gardé à tour de rôle par les deux parents, jusqu'à l'âge de quarante-six jours en moyenne. Tandis que l'un d’eux se charge de l'alimenter et de le protéger – une protection effective durant les deux premières semaines seulement – l'autre s'éloigne de la colonie pendant plusieurs jours à la recherche de nourriture.
Le poussin, qui a besoin de sept semaines pour grandir, perd son duvet blanc au profit des plumes et renforce ses ailes. Passé le temps de l’émancipation, ce sont les premiers envols, généralement entre la dernière semaine d'août et la deuxième semaine de septembre.
Il ne reviendra à terre que huit ans plus tard, lorsqu’il aura atteint sa maturité sexuelle pour recommencer le grand cycle de la vie. La plus grande partie de sa vie se déroule dans le grand large à la recherche de sa nourriture. Il accompagne souvent les bateaux de pêcheurs, loin des côtes et il profite ainsi des rejets de poissons et autres résidus de la pêche.
L’une des particularités du fulmar, c’est de posséder une glande de dessalage de l’eau de mer, lui permettant ainsi de boire. Le sel est rejeté au niveau des narines à la morphologie si particulière. Il chasse et se nourrit en rasant l'eau, de son vol fluide.
C'est un excellent planeur, profitant des moindres courants d'air au fil des vagues pour se déplacer.
Accouplement d'échasses blanches
… Du rififi sur la lagune
Défense et protection du territoire chez les échasses blanches
ZOOM
La grande soif du Milan noir
Accouplement de grenouilles rousses
Mesdames PANURE en quête de nourriture pour leurs petits nés il y a quelques jours dans la phragmitaie.
HEUREUX COLOCATAIRES !
A plus de 25 mètres de hauteur au sommet des pins laricio de la héronnière du Marquenterre, les nids se cotoient, avec parfois une promiscuité saisissante.
Comme ici un couple de cigognes qui niche en compagnie de leurs cigogneaux pratiquement dans le même nid que celui d’un couple de spatules blanches et leurs progénitures.
Quelques centimètres les séparent et pourtant la cohabitation se passe sans aucune difficulté.
Tiens un renardeau !
Belle rencontre en Picardie avec ce renardeau qui semble être âgé de sept ou huit semaines. Il ressemble en plus petit à l’adulte, avec un pelage un peu duveteux et une marque noire entre l’oeil et le coin de la gueule.
Entre quatre et dix semaines, les jeunes prennent cinquante grammes par jour.
A la naissance il pesait entre 85 et 125 grammes.
Dès six mois, on ne peut distinguer le jeune d’un adulte.
Les renardeaux naissent les yeux clos, aveugles et sourds. Ils ont besoin de la chaleur maternelle durant les deux ou trois premières semaines, pendant le premier mois, la femelle reste sous terre avec ses petits, elle a huit tétines en général.
Peu à peu, ses réserves de lait s'épuisent : les aliments solides, déjà consommés par les petits depuis l'âge de 1 mois, deviennent alors leur seule nourriture.
Les yeux des jeunes s’ouvrent entre onze et quatorze jours et sont bleus jusqu’à un mois, puis ils deviennent bruns à couleur ambre.
Les oreilles s’ouvrent à la même période, peu avant que le renardeau ne commence à se tenir sur ses pattes et à marcher. Les renardeaux sont curieux, très joueurs et souvent turbulents.
Vers quatre semaines, ils effectuent leur première sortie en bordure de terrier, jouant pendant que leur mère part chasser. Entre six et douze semaines les jeunes sont sevrés, les adultes leur apportent de la nourriture.
La plupart des jeunes âgés de 6 mois à 1 an quittent le territoire natal ou en sont chassés, entre octobre et janvier inclus.
Les affamés !
Ces jeunes hirondeaux nés il y a moins de trois semaines attendent à la porte de l’étable le retour de chasse des parents qui assurent encore pour quelques jours leur nourrissage.
Cela fait à peine deux jours qu’ils ont quitté le nid et dans une semaine ils seront émancipés.
La grande aventure commencera alors pour eux !
Grands Gravelots en baie d'Authie