Située sur les rives du bassin d’Arcachon, près de l’embouchure de l’Eyre et parfaitement nichée au coeur du parc naturel régional des Landes de Gascogne, la réserve ornithologique du Teich occupe une position stratégique sur l’une des plus importantes voies de migration d’Europe occidentale.
C’est ainsi que chaque année, au printemps et à l’automne, des milliers d’oiseaux y font escale pour s’y reposer ou tout simplement se nourrir avant de repartir vers leur destination finale. Cent-dix hectares de boisements, roselières, prairies, marais maritimes et lagunes se répartissent du secteur continental jusqu’aux rivages maritimes du bassin d’Arcachon.
Cette diversité d’habitats naturels conditionne la présence d’un grand nombre d’espèces d’oiseaux qui vont naturellement utiliser les lieux de manière permanente ou temporaire. Près de trois cent-vingt espèces ou sous-espèces ont déjà été identifiées ici depuis 1972, dont quatre-vingt huit nichent ou ont niché sur place. La tranquillité de la réserve et la diversité de ses biotopes expliquent la grande richesse ornithologique du site.
De nombreux oiseaux nichent sur place : cigognes blanches, spatules, hérons cendrés, grèbes huppés et castagneux, râles d’eau, oies cendrées, tadornes de belon, bihoraux gris, aigrettes garzettes et les milans noirs construisent leur aire dans les boisements proches.
Au printemps, de nombreux passereaux construisent leur nid dans les buissons : verdiers d’Europe, rousserolle effarvatte, bouscarle de Cetti, bergeronnette printanière et surtout la gorgebleue à miroir (une quinzaine de couples environ chaque année).
Echasses et Limicoles
Les îlots de la lagune Quancard sont particulièrement propices à la nidification des limicoles : grands gravelots et petits gravelots, échasses blanches et avocettes élégantes. Malheureusement, la nature est cruelle : au tout début du mois de mai, la lagune dite Avocette où s'étaient concentrées toutes les échasses et avocettes nicheuses de la réserve, a été visitée par un blaireau très malin qui a su se jouer de la clôture... Le dérangement généré par la présence du prédateur en a attiré d'autres : milan noir et goélands sont aussi venus se servir... Résultat : seize à dix-huit pontes d'échasses détruites, deux d'avocettes et de petits gravelots, et une perturbation dont la plupart des oiseaux nicheurs ont eu du mal à se remettre... Bien entendu, les secteurs les plus fragiles de la clôture ont été sécurisés par les techniciens de la réserve et les échasses ont remis le couvert avec beaucoup d'obstination. Pour les naissances d’avocettes, l'année semble compromise.
Petits Gravelots
Bergeronnettes printanières
Accouplement de Milan noirs
C’est la première fois que je visitais cette réserve et j’avoue y avoir passé de bons moments et fait de belles observations et rencontres, même si la moisson d’images ne fut pas tout à fait à la hauteur de mes espérances car durant cette période (début juin), il n’y avait que très peu d’activités.
La réserve du Teich, c’est six kilomètres d’un sentier en boucle. Une vingtaine de postes d’observation fermés, répartis environ tous les trois cent mètres, permettent aux photographes amateurs chevronnés ou professionnels de travailler sans aucun soucis avec de grosses focales (type 500, 600 voire 800mm) les ouvertures étant suffisamment grandes. Ces observatoires sont installés aux endroits les plus favorables pour approcher les oiseaux dans les meilleures conditions possibles.
Quatre points de vue surélevés proposent une vision globale sur les différents paysages de la réserve ; ils représentent d’excellents postes pour l’observation des migrations actives.
C’est décidé : je reviendrai au Teich en septembre ou au début du mois d’octobre.
Pluvier argenté en plumage nuptial
Courlis cendrés
Chevalier gambette
Hypolaïs Polyglotte
Chardonneret élégant
L’écrevisse, un mets de choix pour la spatule
Serin Cini
Face à face : Tortues Cistude d’Europe
Hirondelles de fenêtre au travail
Elle est facile à reconnaître. Elle se distingue par une gorge blanche, comme le ventre, un dessus bleu métallique foncé, une queue en V à peine marqué. Plus urbaine et sociale que sa cousine rustique, elle n'hésite pas à se regrouper en colonie.
Elle niche généralement à l'extérieur des bâtiments, sous les gouttières et les avants toits. D'ailleurs l'une des difficultés majeures rencontrées par les couples installés dans les villes est de se procurer la boue nécessaire pour la construction du nid. Sur cette série de photographies nous les voyons recueillir de la boue humide au bord d'une flaque. Cela peut se faire également au bord d'une rivière ou d'un champ labouré. Cette matière première, malaxée et imprégnée d'une salive qui la cimente, est apportée sous forme de boulettes et fixée au support choisi. Des fétus de paille, des crins, des radicelles et à l'occasion des plumes de poules sont ainsi mêlés au mortier afin de lui donner plus de solidité
Les nids des Hirondelles de Fenêtre ne s’ouvrent que par un trou de vol de deux centimètres de diamètre, juste suffisant pour le passage de l'oiseau. Cette entrée est placée au bord supérieur, contre le plafond. Dans les colonies nombreuses, on en voit des quantités accolés par rangées les uns aux autres, ou même soutenus uniquement par les nids contigus.
Lorsque le temps est beau et que la sécheresse n'est pas trop grande, huit jours suffisent pour achever cet ouvrage. Les hirondelles cherchent en priorité à conforter un nid existant, d'où une concurrence en début de nidification pour récupérer les meilleurs. Les moineaux cherchent à s'approprier le nid des hirondelles, soit avant le retour de celles-ci, soit en expulsant leurs occupants.