L’argiope frelon ou l’épeire fasciée, cette belle araignée, jaune et noire, bien présente dans notre région du nord est originaire du bassin méditerranéen.
Elle tisse sa toile dans les hautes herbes et les champs en friche. On la rencontre également à la limite des bois ou dans les vallées chaudes et humides. Son camouflage jaune et noir pourrait laisser croire qu'il serve de protection vis-à-vis de prédateurs qui la prendraient pour une guêpe ou un frelon (d’où son nom). Une étude a également démontré que l'alternance des stries jaunes et noires sur son corps doublait en réalité le nombre de ses captures d'insectes en agissant comme leurre visuel rendant l'araignée moins visible pour ses proies. Lorsque chaque matin elle tisse sa toile géométrique –en fait une véritable piège à insecte - elle la signe du stabilimentum, un reflet zigzaguant de soie scintillante, typique de cette espèce. De nombreuses théories ont été avancées pour expliquer la présence du stabilimentum : c’est ce motif blanc en zigzag qui se trouve sur la toile – bien visible sur les photos – L’une des théories affirme qu’il contribue à attirer les proies du fait de sa grande brillance dans le spectre des ultra-violets que les insectes perçoivent, une autre zone de soie plus dense se trouve au centre de la toile. Une seconde hypothèse expliquerait la présence du stabilimentum afin de renforcer la toile et à la stabiliser afin de capturer sans dommage des insectes de grande taille comme les sauterelles ou autres criquets. Ce dispositif semble aussi lui servir à réguler la fréquence de vibrations de la toile pour lui permettre d’évaluer la taille des insectes capturés. Elle se nourrit principalement de sauterelles, de mouches et d’abeilles, et peut dévorer jusqu’à quatre sauterelles par jour.
Piège pour le criquet
L’argiope frelon attend patiemment au milieu de sa toile. Aux moindres vibrations des fils, elle se précipite sur sa proie -ici un criquet,vraisemblablement le CHORTHIPPUS du groupe BIGUTTULUS- et l’enveloppe dans un cocon pour la conserver et faire une réserve de nourriture. Ensuite, elle l’immobilise grâce à un venin paralysant. Il est inoculé par l’intermédiaire des crochets portés par les chélicères au sommet desquels s’ouvre un minuscule orifice. Comme chez les autres araignées, l’Argiope dilue les chairs de sa proie, grâce à son venin et surtout les sucs digestifs qu’elle régurgite. Après avoir succinctement emballée sa victime et lui administrer une faible dose de venin, elle abandonne sa proie pour quelques temps, puis elle revient afin de l’envelopper d’une manière plus efficace et lui donner l’estocade en lui injectant une sérieuse et ultime dose de venin.