Depuis quelques semaines déjà, les premières hirondelles sont réapparues dans notre région, ainsi que bon nombre de migrateurs transsahariens.
Cependant, juste avant le retour du printemps, des chercheurs et des ornithologues ont voulu sensibiliser – à juste titre – l’opinion publique sur la disparition de nombreux oiseaux.
Leur constat fut abondamment commenté dans la presse à grands renforts de titres accrocheurs, tels que : Quand le printemps ne gazouillera plus, par manque d’oiseaux ou bien Disparition des oiseaux : vers des printemps de plus en plus silencieux.
Ne nous voilons pas la face, rien n’est exagéré : les oiseaux des campagnes françaises sont frappés de disparition massive. En quinze ans, leur présence a diminué d’un tiers.
En cause : l’évolution des pratiques agricoles, qui privent les volatiles de leur principale ressource nutritive, les graines sauvages.
Une situation proche de la catastrophe écologique qui donne un signal alarmant de l’état de toute la chaîne alimentaire.
Au fil des ans, l’agriculture intensive, couplée à l’urbanisation, a produit des effets dommageables sur les écosystèmes.
L’usage d’engrais et de pesticides a décimé plantes et insectes, les cultures homogènes ont peu à peu réduit l’habitat des oiseaux, friands de haies, bosquets et autres prairies où nicher. Par ailleurs il faut savoir que les pesticides tuent : hérissons, insectes, oiseaux, petits mammifères, papillons, abeilles…
Néanmoins, j’ai pu constater dans mes balades ornithologiques que bon nombre d’espèces restent présentes, en moins grand nombre cependant : Alouette des champs, Fauvettes, etc.
Toutefois je n’ai pas encore observé de Linotte mélodieuse !
Dans les roselières résonnent les chants des oiseaux inféodés à ce type de biotope : Bruants des roseaux, Phragmites des joncs, ou autre Rousserole effarvatte.
Également très présente cette année dans les Hauts-de-France : la magnifique Gorgebleue !
Petit inventaire photographique de mes dernières observations :
Hirondelle rustique : Pour construire leur nid les Hirondelles rustiques sont en quête de flaques d’eau bien utiles pour composer un savant mélange de boues, de fétus de paille ou de crins ainsi que de petit cailloux afin d’en constituer une boulette !
Pipit farlouse
(Anthus pratensis - Meadow Pipit)
La Gorgebleue à miroir
(Luscinia svecica – Bluethroat)
La Gorgebleue est aisément identifiable à son plastron bleu souligné d'un croissant roux.
Le dos, la partie supérieure des ailes et la tête sont bruns, et la face est ornée d'un sourcil blanc.
Le dessous du corps est blanc, tirant sur le crème au niveau des flancs.
Les rectrices médianes sont marron, les yeux et le bec noirs, et la partie inférieure de ce dernier est jaunâtre.
Ce joli passereau passe beaucoup de temps au sol et s'y déplace en courant, tout en restant à l'abri des branchages.
Lorsqu'il est inquiet, il se fige et se redresse pour vérifier son environnement.
Son vol est rapide et direct. Insectivore, il cherche sa nourriture dans la végétation basse. Mais il peut également se nourrir de baies si le besoin s'en fait sentir.
Pendant la parade nuptiale, le mâle chante souvent tout en effectuant des vols, déployant sa queue en éventail pour mettre en valeur ses plumes rousses.
Le mâle protège sa partenaire des autres mâles. Il reste à moins d'un mètre d'elle, et la suit si elle quitte le nid.
L'accouplement a lieu sous le couvert de la végétation. Le nid de la gorgebleue est situé sur le sol, caché dans un trou peu profond ou dans une touffe d'herbes.
Il est construit par la femelle avec des herbes, de l'écorce, des racines et de la mousse, tapissé de matériaux doux. La femelle dépose quatre à sept oeufs bleu pâle ou verts, tachetés de brun.
L'incubation dure environ treize à quinze jours ; elle est assurée par la femelle.
Les deux parents nourrissent les petits avec des insectes, et les jeunes quittent le nid au bout de treize ou quatorze jours.
Si la femelle démarre une seconde ponte, le mâle s'occupera seul des jeunes de la première couvée.
Le retour des Barges
Les premières Barges à queue noire viennent tout juste d’arriver dans les polders en Flandre – avant la fin mars – que déjà nous pouvons assister aux premiers accouplements. À Uitkerke, l’an dernier, près de cent-vingt couples y ont niché.
La Barge à queue noire est un limicole élégant de grande taille mesurant de 40 à 44 cm environ.
Elle s’alimente en sondant la vase ou le sol humide avec son bec, plus rarement à vue, ne cherchant pas toujours sa nourriture dans l'eau mais aussi dans le sable, dans les labours, les prairies où elle fait la chasse aux lombrics aussi habilement que la bécassine.
Un élégant limicole
L’oiseau a un long bec, une tête relativement petite, un long cou et de longues pattes adaptées pour sillonner les herbages humides et autres habitats de zone humide.
Le mâle est plus petit et plus coloré que la femelle, avec un bec légèrement plus court. En plumage nuptial, le sommet du crâne et la nuque sont roussâtres, striés de brun.
Le plumage de la poitrine est barré horizontalement de stries foncées et les flancs sont ornés d'écailles brunes. En plumage hivernal, menton, bas de la poitrine et ventre deviennent d'un blanc pur. La tête, le cou et les flancs prennent une teinte gris clair uniforme.
En vol, la barge à queue noire présente une barre alaire et un croupion d’un blanc contrastant.
Les deux sexes ont un aspect similaire, mais en période nuptiale, le plumage de la poitrine, du cou et de la tête du mâle se parent plus largement d’une couleur orangée plus vive.
Elle se nourrit principalement de petits insectes et de leurs larves, d’annélides, de mollusques, de néréides, de crustacés, d’araignées, d’oeufs de poisson, de frais et têtards de grenouille.
Elle s'alimente aussi de végétaux tels que des baies et des graines, mais ceci principalement pendant la migration et au cours de l’hiver.
Dans les plaines côtières de l’Afrique de l’Ouest, où hiverne la majorité de la sous-espèce désignée, ainsi que dans les principaux sites de transit en Espagne et au Portugal, elle se nourrit exclusivement de riz.
Parade amoureuse et accouplement
QUATRE OEUFS DE COULEUR FAUVE…
L’installation des nicheurs a lieu à partir de mi-mars et se poursuit jusqu’en mai. La ponte, de quatre oeufs en moyenne – de couleur fauve tachetée de deux tons foncés – est déposée au sol, dans une cuvette creusée généralement par le mâle.
Durant toute la durée de l'incubation, les mâles ne cessent de voler au-dessus de la couveuse, se livrant à des joutes et à des acrobaties aériennes. Si un prédateur potentiel – ou supposé l’être – s'approche de la colonie, tous les oiseaux assurent une défense collective, volant autour de lui et faisant entendre un concert de cris aussi variés. Les deux partenaires se relaient pendant l’incubation qui dure vingt-deux à vingt-quatre jours.
Les jeunes sont aptes au vol entre trente et trente-cinq jours après l’éclosion. Les oiseaux reviennent sur leur site de nidification de l’année précédente.
UNE POPULATION IMPORTANTE AUX PAYS-BAS
Les Pays-Bas abritent près de la moitié de la population européenne de la Barge à queue noire et de plus des trois-quarts de sa population continentale occidentale.
Les sites de reproduction habituels de la barge à queue noire sont des habitats artificiels, tels qu’herbages et prairies semi-naturelles. Aux Pays-Bas, ainsi qu’en Allemagne et en Belgique, la majorité des Barges installent leurs nids dans des prairies humides.
Les polders humides en Hollande septentrionale et les parties de l’ouest de la Frise peuvent être considérées comme leurs sites néerlandais de reproduction de prédilection.
Après la migration du printemps, début avril, beaucoup de Barges à queue noire reviennent sur ces sites paisibles de pâture pour s’y reproduire. Dans ces régions, elle peut être observée de très près.
C’est également le cas dans quatre des îles néerlandaises de la mer de Wadden : Texel, Terschelling, Schiermonnikoog et Ameland.
Après la migration du printemps, début avril, beaucoup de Barges à queue noire reviennent sur ces sites paisibles de pâture pour s’y reproduire.
Dans ces régions, elle peut être observée de très près. C’est également le cas dans quatre des îles néerlandaises de la mer de Wadden : Texel, Terschelling, Schiermonnikoog et Ameland.
Les habitats de reproduction de la barge sont les mêmes en Belgique qu’aux Pays-Bas.
Les menaces telles que l’intensification des systèmes agricoles ou le déclin des habitats adéquats dû à l’urbanisation font obstacle au succès de la reproduction.
La région située autour du village d’Uitkerke en Flandre, où ont été prises mes images .
Les jeunes sont aptes au vol entre trente et trente-cinq jours après l’éclosion.
Décor printanier pour le Moyen-duc
Mesurant environ 35 cm de long et moyennant un poids de 250 g pour le mâle et de 300 g pour la femelle, avec une envergure de 86 à 98 cm, il est légèrement plus petit et plus mince que la Chouette hulotte. Sa tête est couronnée de deux grandes aigrettes souvent dressées : on dit qu'il « fronce les sourcils ». Lorsque le hibou est serein, elles sont aplaties. Ses yeux jaune-orangé sont au centre d'un disque facial arrondi très net brun-fauve, bordé de noir et de gris. Les sourcils sont blancs. Le bec est noir. Les pattes et les doigts sont emplumés. Il chasse principalement la nuit dans les champs et les marais ouverts. Il capture sa proie en utilisant son excellente vue et son ouïe. Après avoir saisi sa prise, il la tue en tapant l'arrière de la tête, et ensuite, il l'avale entière.
... Dans le rétroviseur
Si de nombreux oiseaux nous reviennent, d’autres sont repartis vers leurs zones de nidification dans la toundra scandinave, tel le Hibou des marais qui a hiverné dans nos contrées.
Son vol élégant, son regard d’or à la fois énigmatique et inquiétant, et surtout ses parties de chasse aux campagnols qu’il nous offre en pleine lumière sont autant de raisons de vouloir le rencontrer.
Le Hibou des marais est un rapace à la fois diurne et nocturne. De taille moyenne, son plumage est brun chamoisé, avec des stries noires sur la poitrine et l’abdomen.
Sa tête, petite et ronde, a une face pâle avec l’iris jaune des yeux insérés dans le noir d’un imposant disque facial blanchâtre qui lui confère une expression à la fois inquiétante et étrange.
Les pattes sont couvertes de plumes blanches, les griffes sont noires.
Les ailes sont longues et étroites avec la face inférieure très claire.
En vol plané, elles sont relevées au-dessus du corps. Il affectionne les espaces découverts et sauvages comme les prairies herbeuses, les roselières, les tourbières, les terres cultivées, et même les marais salants.
Le Hibou des marais est un strigidé aux moeurs crépusculaires : on le rencontre généralement durant les heures qui précédent le coucher du soleil, ou à toute heure durant les journées nuageuses, mais rarement en plein soleil.
On peut également l'observer la nuit. Il chasse le jour à la manière d'un busard, en évoluant au-dessus du sol, ou perché sur un poste de guet d'où il guette ses proies pour ensuite se jeter dessus serres en avant.
Au sol, il avale sa prise en entier, tête la première. Sa nourriture est constituée à 90 % de campagnols des champs, de petits rongeurs, rarement d'oiseaux, de lézards, parfois de quelques insectes.
Le plus souvent, il est découvert alors qu'il chasse en vol à quelques mètres au-dessus des herbes des terres non cultivées.
Son vol est léger et peut changer de style selon ses besoins. Tantôt, il évolue de façon irrégulière, basculant doucement d'un côté puis sur l'autre, puis une autre fois, il se déplace de manière plutôt rectiligne.
En vol, il peut être facilement confondu avec le hibou moyen-duc qui, surtout en période de nidification, peut chasser en plein jour, particulièrement dans l'heure précédant le coucher du soleil.
Malheureusement, la population du hibou des marais a dramatiquement chuté à travers le monde entier au cours des dernières décennies. Il bénéficie d'une protection totale sur le territoire français.
ZOOM
La Chevêche d'Athéna
(Athene noctua - Little Owl)
La chevêche d’Athéna, parfois appelée chouette aux yeux d’or est aisément identifiable. De la taille d’un merle avec ses 22 cm de haut, elle est bien plus petite que la chouette hulotte et l’effraie des clochers. Son plumage est brun gris ponctué de taches plus claires. Ses yeux jaunes et ses sourcils blancs sont typiques.
À l’origine, commune dans les vergers et les arbres creux dans lesquels elle niche, on la trouve maintenant au coeur des villages.
Les bâtiments anciens pourvus de cavités sont favorables à son accueil. Elle est en outre active en journée, particulièrement à l’aube et au crépuscule, périodes durant lesquelles elle chasse dans les prairies et les zones cultivées.
Elle se nourrit principalement d'invertébrés et de vers de terre, mais aussi de petits mammifères et d'oiseaux, ainsi que d'amphibiens.