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16 octobre 2015 5 16 /10 /octobre /2015 11:18
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
Le mâle se hâte de féconder une biche en chaleur avant de se faire ravir la place

Le mâle se hâte de féconder une biche en chaleur avant de se faire ravir la place

LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)

 

Lorsque mon fils m’appela de très bonne heure, dimanche matin, j’étais à l’affût face à un superbe cerf douze cors occupé à surveiller sa harde d’une dizaine de biches. Le fiston me demanda ce que je faisais et je lui répondis que je me trouvais en Angleterre, occupé à photographier le brame du cerf à quelques kilomètres seulement du Tower Bridge. Interloqué, il me lança cette boutade, que je goûtai fort peu : « C’est vrai, Pap’ : Londres est une drôle de ville, je me souviens y avoir déjà aperçu quelques éléphants roses ou bleus se balader du côté de Piccadilly Circus au petit matin …Mais j’avais forcé sur la Guinness, peut-être même fumé un petit pétard…Allez, repose-toi bien, je te rappelle plus tard ». Je n’ignorais pas que le soir-même, toute la famille allait prendre des nouvelles de ma santé… mentale !
 

Rassurez-vous, je vais très bien, merci.
 

Ce matin-là, je me trouvais bien à Richmond Park*, dans la banlieue de Londres, afin d’immortaliser le brame du cerf. J’avais été invité par une bande de potes : Dan, Seb, Jérôme, Marcellin et d’autres à les accompagner durant le week-end en cet endroit fabuleux que mes compères connaissaient depuis quelques années. Déjà l’an dernier, j’avais ragé lorsque j’avais vu les images qu’ils avaient ramenées d’outre-Manche, alors que moi, j’avais crapahuté comme un beau diable en forêt ouverte, mais également en milieu semi-ouvert, pour une mince production d’images, quoi que de qualité… J’avais pourtant eu beaucoup de chance, ce qui ne fut pas le cas en 2013 : je n’avais pas entendu bramer une seule fois en cinq jours !
 

Il faut malheureusement se rendre à l’évidence : il est de moins en moins aisé ces dernières années d’observer les grands mammifères de nos belles forêts à cause d’une pression cynégétique trop forte - sans parler des observateurs peu scrupuleux ou tout simplement inexpérimentés. Cela se ressent surtout durant la période du brame où il est de plus en plus rare de voir de grands cerfs, et c’est bien dommage car c’est en cette période de l’année qu’opère la magie de ce moment fort de la vie du roi incontesté de la forêt.
 

C’était décidé : cette année, le brame, ce serait à Richmond… ou nulle part ailleurs. N’en déplaise à certains puristes ou inconditionnels du milieu sauvage !

 

Je ne fus guère déçu : l’endroit est majestueux, avec des paysages très variés qui offrent des diversités de plantes et d’arbres. Par moment le visiteur à l’impression d’être au beau milieu de la savane africaine et tantôt il s’imagine traverser les vastes plaines de Mongolie. Quant aux lumières matinales, elles sont tout simplement fabuleuses pourvu que le ciel soit dégagé, ce qui fut le cas.
Les cerfs sont beaux, certes un peu plus petits, mais très actifs. Ils ne sont pas nourris par l’homme, et même si, depuis des décennies, ils se sont habitués à la présence humaine, ils gardent leur instinct sauvage et il faut en tenir compte en période de brame.

 

* Richmond Park est le plus grand parc royal de Londres, l’un des plus anciens puisqu’il a été fondé en 1627. C’est surtout le plus sauvage. Il s’étend sur 10 km2 dans la banlieue proche au sud-ouest de la capitale, et est entièrement clos. Ce sont 10 000 hectares de forêts, de prairies, de collines et de
plaines qui s’offrent au visiteur, un espace naturel immense à deux pas des zones urbaines où plus de 300 cerfs vivent en liberté, ainsi que des biches et des faons. Au total, pas moins de 600 espèces d’animaux. Outre les cervidés, vous pouvez croiser régulièrement de petits écureuils gris, plus rarement des renards, et des oiseaux - des choucas des tours en grand nombre, ainsi qu’une colonie de petites perruches vertes, omniprésentes et très bavardes – mais pas seulement. Ce parc naturel protégé n’a absolument rien à voir avec un zoo.

LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)

Le brame du cerf … digest

 

 

 

En France la saison du brame débute théoriquement vers la mi-septembre pour s’achever peu avant le 15 octobre. En Angleterre ; c’est un peu plus tard !
 

L’objectif pour le cerf, est d’assurer la reproduction de l’espèce.

C'est l'époque des saillies et pour l’animal, qui peut régner en maitre absolu sur un harem de trente à quarante biches, il lui faut tout d’abord délimiter son territoire, montrer sa puissance aux autres mâles et constamment surveiller ses femelles ; une activité à temps plein qui lui fait perdre jusqu'à vingt kilos car il n’a même plus le temps de se nourrir ! Pour le mâle, le but est de s’accoupler avec un maximum de femelles. Il faut savoir qu’une biche n’est en chaleur que douze à vingt-quatre heures tout au plus !

 

ÊTRE MAÎTRE EN PLACE DE BRAME

 

Pour la biche, le brame identifie la qualité de reproducteur et lui permet de choisir le plus beau mâle de la contrée pour s’accoupler car c’est elle, en fait, qui décide de la saillie.
 

Le cerf dominant règne sur une prairie ou une partie de terrain appelée place de brame. Il ne cessera alors d'être en activité en se rendant d'une biche à une autre, avec le regard attentif à l'extérieur pour surveiller les lieux. Pour marquer son territoire, il se roulera dans des cuvettes boueuses – souilles – avant de se frotter aux arbres pour déposer sur les écorces les sécrétions de ses larmiers, abondantes en cette période, et qui ressemblent à une huile noirâtre, fortement odorante.
 

Les autres cerfs se verront alors chassés de cette zone réservée. Leur désir de conquérir néanmoins des biches les inciteront soit à affronter le cerf en place de brame, provoquant alors des combats aussi spectaculaires que majestueux à l’issue parfois dramatique pour l’un des belligérants, voire pour les deux, soit à partir à l'assaut d'un autre harem dirigé par un congénère espéré moins fougueux.

 

Eviter le combat

 

Cependant, la puissance du brame et un coup d'oeil sur la ramure suffisent généralement au mâle à affirmer sa primauté ou constater son infériorité ; c’est seulement s'ils s’estiment être de force égale, qu’ils peuvent en venir à se battre. Avant d’en arriver à cette extrémité, les vieux cerfs expérimentés utilisent l’intimidation, cris et simulacres de charge. Si l’adversaire ne cède pas, alors le combat ne peut être évité. Au cours cet affrontement physique, les bois peuvent se casser et provoquer de graves blessures ; parfois, ils restent emmêlés et les deux adversaires errent alors de longs jours ainsi, puis meurent de faim et d’épuisement.

 

Quant aux jeunes mâles ne se sentant pas encore de taille à relever un quelconque défi, ils restent bien à l’écart de ces joutes de titans. A la fin du rut, ils ont cependant toutes leurs chances de se constituer une harde, les vainqueurs étant épuisés et dans l’impossibilité de surveiller toutes leurs biches.
 

Vers la fin des amours, chacun va peu à peu se séparer et reprendre sa place jusqu'au l’automne prochain. Les biches donneront naissance à un faon huit mois plus tard – les naissances s'étalent de la fin avril à début juillet, avec un pic très net entre le 15 mai et le 15 juin – elles l’allaiteront durant sept mois. Les mises bas se font le plus discrètes possible : les biches choisissent des zones de fourrés très denses et calmes.

Seulement une heure après sa naissance, le faon est capable de se déplacer, mais pendant une à deux semaines, il reste couché, réduisant au maximum les preuves de sa présence vis à vis des ses prédateurs. La mère veille sur lui avec beaucoup d’attention, ne s’éloignant que très peu, et si un problème survient, elle le défendra avec toute son énergie… à grands coups de sabots !

LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
LE BRAME DU CERF AU RICHMOND PARK (LONDRES)
Le Choucas des tours qui parle aux oreilles des biches

Le Choucas des tours qui parle aux oreilles des biches

Le repos du "guerrier" après une dure nuit de brame

Le repos du "guerrier" après une dure nuit de brame

Pour lire le sujet sur "l'édition" 2016 du brame à Richmond, cliquez sur le lien suivant :

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commentaires

C
Article très intéressant. J'irai au Richmond park cette année avec une amie pour photographier le brame du cerf.
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Z
Very interesting article !!! Photos fantastic I recommend also recommend the page http://dddrobak.pl/owady/osa.html
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J
Superbes!!! quel plaisir de yeux. Félicitations d'une photographe toulousaine
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C
Je suis sous le charme de ces images, de ces lumières !
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J
De très belle image Guy ;)
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C
toujours aussi beau et belles tes photos bravo Ch
Répondre
J
de très belles photos
Répondre

Présentation

  • : Le blog de nature-ailes.over-blog.com
  • : Comme le suggère le titre , ce blog est consacré aux oiseaux , également aux animaux en général. ... Beaucoup de photographies et peu de textes ; priorité est donnée à l'image . Tous les oiseaux ou animaux présentés sont photographiés dans le milieu naturel où ils évoluent , parfois dans un parc ou réserve ornithologique , rarement dans un zoo - sauf mention spéciale - Je propose également dans d'autres rubriques , des images de fêtes populaires ou d'événements culturels .
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