C’est en cette saison hivernale que les flamants roses revêtent leurs plus belles plumes pour se livrer à leur impressionnante et superbe parade nuptiale.
La couleur rose des ailes permet aux mâles de réussir leur parade sans laquelle ils ne pourraient se reproduire.
Si par carence en bêta-carotène ils restent blancs, ils disparaissent sans descendance. L'une des attitudes caractéristiques des flamants en parade est la coordination de leurs mouvements de tête qui se tournent vivement à gauche puis à droite dans un bel ensemble régulier, mâles et femelles se déplacent en cadence en effectuant notamment le salut des ailes – traduction mot à mot de l'expression anglaise wing salute – qui est un comportement classique durant la parade ; le flamant déploie soudainement ses ailes entièrement pendant un bref laps de temps de une ou deux secondes, puis succèdent des courbettes, des pseudo-lissages des plumes du dessous des ailes, ou du dos, avec le bec.
Avec un étirement vertical du cou, ils poussent de brefs grommèlements rauques.
Lorsqu'ils cessent de grogner, les flamants entament une série de gestes dits de confort qui, en temps normal, ont une fonction bien précise : étirement, assouplissement, soins du plumage. Lors des parades, ces gestes perdent leur vocation utilitaire et deviennent des rites destinés avant tout à détourner l'agressivité latente. La formation des couples s'opère avec discrétion au milieu de ces parades collectives et ne se remarque pas. On suppose qu'elle peut se produire lorsque les futurs partenaires donnent l'impression de se nourrir. Ceux-ci se tiennent alors côte à côte, le cou baissé, avançant au même rythme, s'interrompant parfois pour pousser quelques cris étouffés. Une fois le couple constitué, ils restent souvent ensemble mais continuent, dans un premier temps, à prendre part aux parades collectives. Ils finiront toutefois par s'écarter un peu du groupe et s'accoupleront. Actuellement, en Camargue, on observe les premiers accouplements ; ils seront de plus en plus fréquents à mesure que le printemps arrive. Les premières pontes auront lieu en avril sur l’étang du Fangassier, le seul site de reproduction du flamant rose en France.
Néanmoins en 2014, les Flamants roses n’ont pas niché sur le site du Fangassier car il n’y a pas eu assez d’eau et les îlots se sont ainsi retrouvés accessibles par la terre. Il a suffi d’un renard pour faire fuir la colonie. Ces conditions hydrologiques exceptionnelles ont donc poussé les flamants à choisir un autre site, celui des Salins d’Aigues-Mortes, où près de 10 000 flamants s’y sont installés et environ1 000 poussins sont nés en juin.
Les Flamants roses n’ont pourtant pas déserté le site du Fangassier. Ils s’y reproduisent tous les ans depuis l’acquisition des terrains par le Conservatoire du Littoral en 2008. Les Flamants roses présentent un fort attachement à ce site, unique lieu de reproduction en France depuis les années 1 970, il est donc fort probable qu’ils essaieront de s’y installer de nouveau cette année.
Des travaux d’aménagement d’un nouvel îlot sont menés dans le cadre d’un programme européen de restauration des salins et anciens salins de Méditerranée.
Avec une population d’environ 50 000 flamants roses l’été et près de 40 000 l’hiver sur la côte méditerranéenne française, le flamant rose de Camargue se porte bien. Dans les années 60, seulement 10 000 oiseaux en été et moins de 1000 en hiver séjournaient sur l’ensemble de ce littoral.
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Ombres Chinoises
Le soleil de janvier vient de se coucher sur la Camargue ; les grands échassiers aux ailes pourpres ressemblent à d’étranges silhouettes se détachant sur l’horizon telles des ombres chinoises.
Ces photographies ont- pour la plupart- été prises au Parc Ornithologique de Pont de Gau
(Saintes Maries de la Mer)