L’offensive aussi soudaine que violente du Général Hiver qui a débutée il y a quelques jours dans le nord et l’est de la France a dû surprendre nos amis les oiseaux, les températures depuis le début de la mauvaise saison se situant dans une bonne moyenne.
Les fortes gelées nocturnes, la prise par la glace de nombreux plans d'eau, auxquels s'ajoute la neige rendent toute possibilité d'alimentation extrêmement aléatoire. Or, avec le froid, les oiseaux migrateurs et hivernants ont besoin d'assurer un minimum physiologique pour ne pas mourir de froid. L'accès aux sources de nourriture étant devenu difficile, l'affaiblissement des oiseaux est rapide.
Par temps froid, ils ont besoin d'un surplus de nourriture pour maintenir leur température corporelle aux alentours de 40°. Même si le plumage constitue un excellent isolant, il ne peut empêcher une certaine déperdition de chaleur, en particulier pendant la nuit, toujours trop longue et froide.
L’hiver est donc une période critique pour eux, qui consacrent la quasi-totalité de leur journée à la recherche de la nourriture afin de résister aux frimas car, plus que le froid, c’est la faim qui représente la plus dangereuse menace pour nos amis à plumes. C’est précisément à cette époque que les aliments font le plus défaut. En effet, larves d’insectes, baies, graines deviennent rares et la neige, le gel rendent encore plus difficile la recherche de nourriture.
Les jours plus courts laissent moins de temps pour trouver leur ration quotidienne.
Durant la saison hivernale les oiseaux dépensent énormément d’énergie pour conserver leur température et rester en vie. Une mésange est même capable d'ingurgiter quotidiennement l'équivalent de son poids et peut perdre jusqu’à 10% de sa masse corporelle en une seule nuit !
Il est donc important de les aider à se nourrir en cette saison surtout lorsque le gel et la neige font leur apparition.
Chacun peut les aider à passer ce cap difficile en installant des mangeoires, si possible en hauteur pour les protéger des prédateurs, en premier lieu les chats. Ces mangeoires, qui peuvent être achetées ou facilement fabriquées, doivent être soigneusement et régulièrement nettoyées afin de limiter la propagation des maladies. Elles doivent également maintenir la nourriture à l’abri des intempéries. Il faut savoir que tous les oiseaux ne mangent pas de la même manière.
Le rouge-gorge préfère le sol, les mésanges préfèrent se suspendre par les pattes, tête en bas parfois... Il faut donc varier les emplacements de vos mangeoires.
Pour se nourrir, les oiseaux ont besoin d’aliments riches en hydrates de carbone et en graisse afin d’élaborer des réserves de lipides indispensables pour résister aux longues et froides nuits.
Céréales, graines, fruits, noix, noisettes, cacahuètes, raisins et abricots secs sont appréciés.
Il est également recommandé de donner- en petites quantités - des pommes de terre cuites, croûtes, dés et fromage râpé, miettes de pain ou pâtes cuites.
Lorsque les conditions climatiques sont extrêmes, il est possible d’apporter un nourrissage complémentaire. Pour cela, il est conseillé de disposer dans son jardin des boules de graisse et des graines (de préférence tournesol et chanvre) mais aussi des vieilles pommes ou des restes de repas non salés.
Attention, en revanche, à ne pas leur donner de biscottes, de pain sec, de noix de coco desséchée, de riz cru, de restes de pâtisseries, de lait, de graines de lin ou de ricin, des aliments salés, et surtout des larves de mouches - asticots – très résistantes et pouvant perforer leur estomac.
Ne pas oublier non plus de leur fournir un abreuvoir, maintenu libre de glace, pour se désaltérer et se baigner (à renouveler deux fois par jour) car par temps froid, les oiseaux se baignent pour maintenir leur plumage en bon état afin de mieux conserver la chaleur corporelle. Sans eau, ils diminuent leurs capacités de vol et les qualités isolantes de leurs plumes.
À partir du moment où vous commencez à nourrir, les oiseaux s'habituent à votre cantine. Ne cessez pas brutalement le nourrissage en pleine période de gel ou de neige. Les hôtes de votre jardin souffriraient de cet arrêt.
Cependant, il est impératif de ne pas prolonger le nourrissage au-delà de la période hivernale afin d’éviter de créer chez l’oiseau un phénomène de dépendance.
Pic épeiche … ou pic à glace ?