Chaque été lors de forts coefficients de marées comme c’était le cas en ce début du mois d’août, le spectacle de rassemblements importants d’oiseaux est immuable sur le Parc du Marquenterre… et surtout impressionnant.
En effet, les milliers d’oiseaux qui peuplent actuellement la baie, alors que nous sommes en période migratoire, n’ont plus assez d’espace pour se nourrir et se reposer, les flots ayant recouverts bancs de sable et reposoirs viennent donc occuper en masse le temps de l’étale, les îlots ou les prairies rases du parc. Ce sont surtout les huîtriers pie les principaux concernés, car les vasières où ils évoluent et s’y nourrissent sont totalement submergées. Pour reprendre une expression remarquablement imagée par Philippe Carruette, ornithologue et responsable pédagogique : « … le restaurant de la baie étant fermé, ils viennent à l’hôtel du Marquenterre …»
C’est ainsi que l’on a pu compter le premier jour de grande marée plus de 5.000 huîtriers pie, un peu moins le deuxième jour , par contre nous avons vu «rentrer» plus d’un millier de courlis cendrés, quelques centaines de grands cormorans, de nombreuses barges à queue noire, des avocettes ont également été observées, mais en nombre plus restreint.
Laridés, limicoles ou autres échassiers sont restés sur place, le temps que les vasières de l’estuaire ne commencent à se découvrir.
L’HUÎTRIER PIE
L'huîtrier pie est un oiseau de belle taille, il mesure entre 40 et 45 cm pour 80 cm d'envergure et pèse en moyenne 500 g. La tête, le cou, le dos, la poitrine sont noirs, contrastant avec le dessous d'un blanc pur. Le dessus des ailes est noir avec une large bande blanche. Les pattes sont roses et le bec long et rectiligne est rouge orangé. Ce limicole est rarement solitaire ; en hivernage, ou en migration, on peut l’observer le long de nos côtes, par centaines d'individus parfois.
Comme pourrait laisser croire son nom, l’huîtrier pie ne se nourrit pas d’huitres, mais principalement de mollusques - moules, coques – Il est très adroit pour ouvrir les coquillages en les martelant ou en écartant les valves pour ensuite sectionner avec le bec, le muscle qui les relie.
Les jeunes oiseaux dont la pointe du bec est encore trop tendre pour ouvrir les coquilles capturent des vers marins.
Il est vrai qu’auparavant l’huîtrier pie était un consommateur d’huîtres lorsque celles-ci existaient à l’état sauvage sur les côtes européennes, actuellement sa consommation n’est désormais que très rarement signalée sauf sur les secteurs ostréicoles français de la baie de Morlaix, dans l'Ile de Ré et à Marennes Oléron.
Il se reproduit vers l'âge de trois ans, le retour aux sites de reproduction s'effectue de mars à avril. L'huîtrier pie est nicheur en Europe, de la Scandinavie à l'Espagne en passant par les îles britanniques et l'Islande. En France, il niche essentiellement en Bretagne, plus rarement dans notre région, hormis en baie de Somme.
Le nid est installé près de la côte: creux de rocher, sables, graviers ou galets, végétations rases.
La ponte a lieu fin mai début juin et comporte trois oeufs.
L'incubation dure environ quatre semaines ; il en résulte de magnifiques petits poussins jaune-brun avec des raies noires sur le dos. Les poussins quittent le nid quelques heures après la naissance et volent à un mois.
En cette saison, la baie de Somme abrite une population de plus 7.000 individus.
En hiver la majorité des effectifs du continent européen stationne en mer de Wadden et dans les grands sites littoraux des îles britanniques. Un plus petit contingent hiverne en France, en Espagne ainsi qu’au Portugal, quelques milliers d’individus gagnent les côtes africaines. Ils voyagent en groupes de 25 à 70 individus disposés en lignes lâches, aussi bien de jour que de nuit. Cette espèce est très fidèle à ses aires d’hivernage. Les distances entre les étapes font probablement moins de 1000 km. En Europe, l'huîtrier pie n’est chassé qu'en France.
... Des courlis cendrés par centaines
… ET 474 SPATULES BLANCHES !
C’est vraisemblablement le plus grand rassemblement de spatules blanches en France en cette période. En effet 474 de ces grands et magnifiques échassiers ont été comptés samedi 4 août.
Le dernier effectif «record» étant de 342 le 2 août 2011.
La majorité sont des juvéniles, nés pour la plupart sur le parc. Se sont joints à eux, des jeunes venus de Loire-Atlantique (Brière, Lac de Grand Lieu et estuaire de l’erdre) qui ont pu curieusement remonter jusqu’en baie de Somme pour redescendre ensuite vers… la Mauritanie !
Il est fort probable que des spatules venues des Pays-Bas, en halte migratoire, viennent rejoindre le groupe dans les jours qui viennent.
Il y aura du monde au balcon !
Le grand cormoran
LE PETIT PEUPLE DES DUNES
Insaisissables et fragiles, les insectes sont doués d’une capacité d’adaptation étonnante au sable des dunes : curiosités anatomiques, biologiques, ils sont également source de curiosité et d’émerveillement.
Rapide immersion dans le milieu dunaire en quête de quelques espèces emblématiques.
Bembex butinant une fleur de roquette de mer
De loin on peut le confondre avec une guêpe, mais lui, il ne pique pas l’homme. La femelle bembex a cette particularité de creuser des galeries dans le sable. Puis elle s'envole et capture une proie, un autre insecte, sur les fleurs des alentours. La victime est transportée jusqu'au fond de la galerie, le bembex dépose un oeuf sur sa prise puis dissimule l'entrée du nid. En quelques jours l'oeuf donnera naissance à une larve…
La mouche asilide
Les asilidés sont des insectes de l'ordre des diptères, qui comme les mouches, n'ont que deux ailes, la seconde paire atrophiée servant de balancier de stabilisation lors du vol.
Ce sont des insectes prédateurs, de la larve à l'insecte adulte. Ils se nourrissent de tous les insectes qu'ils peuvent capturer, et souvent, des proies plus grosses qu'elle-même.
Les larves se nourrissent d'autres larves et de petits insectes qui s'installent dans la matière en décomposition. Une fois adulte, la mouche asilide va s'attaquer aux papillons, aux sauterelles, mouches, mites, libellules... et tout ce qu'elle peut surprendre.
Pour chasser elle vole jusqu'à ce qu'elle voit un insecte occupé à se nourrir -ou en vol- saute sur son dos et le harponne. Une fois sur l'insecte, ses fortes pattes munies de poils l'agrippent, et celui-ci n’a que très peu de chance de s’échapper.
AGELENA
ZOOM
Le Vulcain