Si chaque commune de La Route du Mimosa - 130 km entre Bormes-les-Mimosas et Grasse , en passant par Saint-Raphaël – présente en cette période de l’année, en guise de carnaval, un corso à grands renforts de chars qui croulent sous des tonnes de fleurs jaunes emblématiques des hivers ensoleillés de la Côte d’Azur , la cité de l’archange quant à elle , se démarque de ses voisines en faisant dans l’original , l’imprévu voire le décalé en proposant au public depuis trois ans ses Fantaisies Carnavalesques.
Ce n’est donc pas par hasard si les organisateurs ont donné, cette année carte blanche à la compagnie Transe Express, passée maître dans la difficile discipline des arts célestes et circassiens et qui se définit elle-même inventeur d’imaginaire. C’est du grand art de rue où l’imaginatif et le délirant sont au pouvoir.
Cette compagnie drômoise dirigée par Gilles Rhode se produit dans le monde entier.
Samedi soir, Transe Express a enchanté le public avec sa dernière création Les Tambours de la Muerte ; une femme étrange aux vagues allures de Cruella entraine dans son sillage la cohorte bigarrée d’un cortège pour le moins baroque : parade nuptiale de trois divas géantes, rituels aux couleurs de la fête des morts mexicaines, avec en point d’orgue un final acrobatique et pyrotechnique étonnant, avec la participation inattendue d’un orchestre composé de squelettes qui jouent du tambour avec des os en guise de baguettes !
Le lendemain, plus de 3 000 personnes ont assisté sur le front de mer au second spectacle de Transe Express, La Chevauchée Divagante un défilé chevaleresque mené tambour battant par Horace, à la voix de stentor sur son cheval de bois qui, à la fin du spectacle, s’envole dans les airs.
Inventaire à la Prévert pour une parade hors du temps ; des grandes poupées-divas mystérieuses, femmes-acrobates aux costumes bigarrés perchées sur un engin inénarrable, aux roues démesurées, propulsé par des hommes-rats, un poisson en métal qui barbotte dans l’eau glauque d’un camion aquarium digne de Jules Verne…